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De l’importance du risque | FranceSoir

ByVeritatis

Avr 21, 2024


Comme annoncé le 9 avril 2024 dans Prenons le « Risk », je reviens aujourd’hui sur la notion de risque, en abordant l’importance d’en prendre « selon l’angle », à savoir que, comme élaborait Kant : 

« Tout est un risque au fond, et l’instant de la décision est folie. »

À ce sujet, dans l’édito en question, j’ai écrit que dire la vérité est également prendre un risque, qui permet non seulement de se confronter au réel et ainsi de pouvoir se regarder dans un miroir en conscience, mais aussi de créer les conditions de la confiance – car le mensonge tue cette dernière.  En effet, on pardonnera plus facilement à une personne qui a fait erreur en étant sincère et vraie qu’à quelqu’un qui a menti sans questionner s’il y avait une autre voie (comme pour la covid par exemple, la vaccination que l’on s’est infligée parfois contre son gré).  Nombreux sont ceux qui choisissent le mensonge, comme solution de facilité, au même titre que de se laisser glisser doucement et inexorablement vers la guerre est plus facile que d’avoir le courage de la Paix. Cependant, le risque le plus « mortel » qui soit (au sens de s’interdire de vivre), finalement, n’est-il pas celui de refuser de prendre des risques ? et par là même de refuser de voir la vérité en face.

Permettez-moi ici de développer mon propos. Oui : au risque de déplaire, d’être raillé de faire l’objet d’insultes, ainsi que de menaces. En tant que directeur de la rédaction de France-Soir, j’en ai l’habitude.

Et c’est justement de cela qu’il s’agit intrinsèquement. Je m’explique.

Quand la personne qui prend un risque est celle qui, au principal, devra réparer le préjudice porté, s’il se trouve que ce risque pris à des conséquences négatives (en pécuniaire ou autres), l’effectivité du risque et la substantialité du risque (sa hauteur), dépendent essentiellement de deux paramètres : l’habitude ou non qu’on a de prendre précisément le risque concerné, et la nécessité ou carrément l’obligation qu’on a ou pas de prendre ce risque. 

Par exemple, pour un cascadeur professionnel qui officie depuis des années, et qui, dans le contrat qu’il a passé avec le réalisateur/producteur du film qui l’a engagé, doit effectuer une chute de cheval toute simple, une cascade qu’il a déjà réalisée mille fois, l’effectivité et la substantialité du risque qu’il prend quand il effectue cette cascade sont quasiment nulles.

À l’inverse, pour une personne en surpoids, souple comme une pierre, très âgée, qui n’a jamais fait de sport dans sa vie, ni encore moins monter à cheval, et qui en plus a déjà une jambe cassée, s’essayer à effectuer cette cascade, non pas, elle, parce qu’elle a signé un contrat en ce sens, mais, disons par défi ou par pure folie, c’est là prendre un risque d’une effectivité et d’une substantialité éminemment élevées, voire hautement mortelles potentiellement. Et ceci d’autant plus qu’en outre, non-engagée par contrat qu’elle est à devoir l’effectuer, elle n’a aucune obligation de le faire.

Et bien, en politique, c’est à la fois exactement la même chose et exactement le contraire.

En effet, généralement, les politiciens prennent des décisions dans des domaines, matières et sujets où ils ne connaissent rien, en tout cas en pratique, et absolument rien de la réalité du terrain.

Plus on monte haut dans la hiérarchie, et plus ce triste constat se vérifie. Et cela, malheureusement, est particulièrement patent en Macronie. Complètement déconnecté qu’il est, lui, de la réalité du terrain, Emmanuel Macron en est l’illustration frappante.

Cependant, étant donné que les conséquences à supporter, le prix à payer, en argent ou autres, subséquemment au risque que prend un politicien, quand il accomplit tel acte créateur de norme (interdiction ou obligation) ou de dépense des deniers publics, ce n’est pas lui qui, personnellement, doit supporter ces conséquences, si un préjudice injustifié porté par cet acte il y a, mais, respectivement, les personnes à qui l’interdiction ou l’obligation a été imposée, et le contribuable.

Dès lors, quand bien même la décision est manifestement inappropriée, totalement vouée à l’échec, contre-productive ou suicidaire pour le pays et ses habitants, effectivité et substantialité, le politicien qui prend cette décision ne prend aucun risque, véritablement, en ce qui le concerne, ni pénalement ni civilement ni « professionnellement. » J’entends par là au sens que, sauf à ce qu’il démissionne (ce qui n’est plus arrivé depuis Charles Gaulle en 1969 suite à la victoire du « non » au référendum qu’il avait ordonné, et à l’occasion duquel il avait engagé sa responsabilité présidentielle), premièrement, ce politicien peut rester en fonction jusqu’au terme de son mandat, et, deuxièmement, les électeurs ayant une mémoire de poisson rouge, rien n’empêche, hélas, qu’il soit réélu.

Et c’est pareil pour les hauts fonctionnaires. En cas de décision incongrue, au pire, ils sont mutés, d’ordinaire en un changement d’affectation qui consiste en une promotion s’agissant du salaire.

En tout cas, hormis pour les maires, il en est ainsi : les incompétents en col blanc qui nous dirigent et décident de la destinée de la France, n’encourent aucune sanction en cas de risque absurde, fou, ou criminel, qu’ils prennent au préjudice de la France, des entreprises françaises et de ses habitants.

C’est d’ailleurs là la raison pour laquelle ils se permettent tout et n’importe quoi.

N’est-ce pas Monsieur Macron, Monsieur Castex, Madame Borne et Monsieur Attal, pour ne citer ici que les quatre derniers en date fossoyeurs de la France aux deux plus hautes fonctions de l’État, fossoyeurs tant de son économie, son industrie, sa culture, la solennité de ces fonctions et le prestige et l’image du pays, que pour ce qui est de la santé publique et de la cohésion sociale.

Ah ça ! Si les politiciens (et les hauts fonctionnaires) étaient responsables sur leurs deniers privés, des dépenses inappropriées des deniers publics causées par les décisions qu’ils prennent, ou mieux, responsables pénalement (1), croyez-moi ils y réfléchiraient à deux fois, dix fois, cent fois, même, avant de prendre les décisions qu’ils prennent en notre nom, la plupart du temps sans qu’on ne leur ait rien demandé, ou plus grave, en allant contre ce que le peuple a décidé par référendum, comme en 2008 avec le Traité européen.

Dès lors, la mesure politique qu’il convient de prendre, avant toute autre, ne serait-elle pas d’attacher à l’exercice du pouvoir (quel qu’il soit), élus et hauts fonctionnaires, l’engagement systématique de leur responsabilité…pénale, civile et professionnelle (révocation d’office).  Un engagement systématique de leur responsabilité lorsqu’une décision prise par eux cause indûment ou exagérément préjudice à un ou plusieurs citoyens ou aux deniers publics, ou porte atteinte à la cohésion sociale, à l’intégrité du territoire, à l’image de la France à l’étranger, ou au respect dû à la fonction exercée. Ceci, évidemment, hors le cas dit « de l’obligation d’agir », c’est-à-dire en présence d’un danger imminent, authentique et grave, car auquel cas ne pas prendre de décision est une faute en soi.

En l’état actuel du droit, tout maire est responsable pénalement, civilement et professionnellement comme susdit. Pourquoi diable n’en est-il pas de même des conseillers régionaux, des conseillers départementaux, des députés, des sénateurs, des ministres et du président de la République ?

Ce ne serait que justice !

Il y a 80 ans aujourd’hui, après une longue lutte, les Françaises obtenaient le droit de vote et l’éligibilité – un combat pour l’égalité, mais aussi la non-discrimination. Wladimir d’Ormesson, éditorialiste, écrivait à ce sujet : « Je ne sais pas si l’on mesure l’importance que représente l’introduction du vote des femmes dans la politique française. Nous nous trouvons là en présence d’un élément inconnu. Ses conséquences peuvent être considérables. »

Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps pour lire une adaptation de cette phrase à propos de la pénalisation aux autres élus que les maires dans un combat pour l’égalité et la non-discrimination vis-à-vis des décisions publiques et de la justice : 

 « Je ne sais pas si l’on mesure l’importance que représente l’application de la pénalisation à Tous les élus ou personnes en position de décision en politique française. Nous nous trouvons là en présence d’un élément inconnu. Ses conséquences peuvent être considérables. »

Cette mesure consisterait en fait en un changement de système radical, mais qui indéniablement serait très largement bénéfique pour la France et les Français. Donc prenons le risque de l’imposer dès à présent à ceux qui veulent exercer le pouvoir en France.

Après tout, comme le dit fort justement ce proverbe que vous connaissez tous : « Qui ne tente rien n’a rien. »

(1) pourquoi pas à hauteur d’un an de prison ferme par tranche d’un million d’euros indûment dépensés, et la réclusion criminelle à perpétuité chaque fois qu’il y a un décès indu directement imputable à leurs décisions.





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