Le porte-parole du Kremlin a estimé ce 11 mai que les responsables occidentaux attisaient délibérément les tensions par leurs déclarations provocatrices face au risque d’effondrement de l’armée ukrainienne. Quelques heures plus tôt, Macron a estimé que les Européens devaient «être prêts à agir» afin «de dissuader la Russie de continuer à avancer».
«Il s’agit d’une escalade délibérée des tensions, les Européens font tapis en voyant que la situation change rapidement et risque de se solder sur un échec total pour les Ukrainiens», a déclaré ce 11 mai le porte-parole au micro du journaliste Pavel Zaroubine. «C’est cela qu’ils attisent» a-t-il insisté, ajoutant qu’il s’agissait d’une «démarche très provocatrice» de la part des Européens. Des déclarations qui surviennent au lendemain de l’annonce par Kiev d’une offensive russe dans la région de Kharkov.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait estimé dans une vidéo que les Européens devaient «être prêts à agir» afin «de dissuader la Russie de continuer à avancer». Par ailleurs, le président français a réitéré ne pas exclure «d’intervenir» en Ukraine.
Au même moment, l’armée russe annonçait la prise de six localités à Kharkov et Donetsk. «Les troupes du groupe Nord ont libéré les colonies de Borisovka, Ogurtsovo, Pletenevka, Pylnaya et Strelechya dans la région de Kharkov», a déclaré le ministère.
L’armée russe sur l’offensive
Plus au sud, «les unités du groupe “Centre” ont libéré la colonie de Keramik», dans la République populaire de Donetsk. Des avancées qui s’ajoutent à celles engrangées ces derniers mois par l’armée russe, notamment depuis la libération mi-février de la ville forteresse d’Avdeïevka.
Sur le front politique, les dirigeants occidentaux multiplient les déclarations aux accents bellicistes. Le 2 mai, depuis Kiev, le chef de la diplomatie britannique David Cameron a déclaré à Reuters son soutien à des frappes sur le sol russe que les forces ukrainiennes pourraient mener avec des armes britanniques, tranchant avec les positions antérieures des capitales occidentales par crainte d’une escalade. Le même jour, dans une interview publiée dans The Economist, Emmanuel Macron réaffirmait ne pas exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine, afin «que la Russie ne puisse jamais gagner en Ukraine». Des propos déjà tenus publiquement une première fois le 26 février.
Des menaces françaises répétées d’intervention en Ukraine qu’a qualifiées de «tendance très dangereuse » Peskov, dénonçant une «escalade verbale» de la part des dirigeants occidentaux. Quelques jours plus tard, celui-ci a déclaré que les exercices des forces nucléaires que Vladimir Poutine a demandés à l’armée russe étaient liés aux récentes déclarations «dangereuses» venues de la frontière occidentale.