L’armée russe poursuit son offensive dans la région de Kharkov. Du côté ukrainien, des voix s’inquiètent de la détérioration de la situation à Voltchansk. L’armée ukrainienne a dépêché de nouvelles troupes sur ce front nord, au risque de dégarnir d’autres secteurs sensibles.
L’armée russe a sobrement affirmé ce 13 mai avoir «consolidé ses positions tactiques» dans la région de Kharkov, infligeant des pertes humaines et matérielles aux troupes ukrainiennes dans les villages de Voltchansk, Neskoutchnoïé, Liptsy and Vesseloïé.
Du côté ukrainien, le moral est en berne depuis que les forces russes ont lancé une offensive surprise dans cette région le 10 mai, revendiquant depuis la libération d’une dizaine de villages. Ces dernières avancent dans les directions de Liptsy et de Voltchansk, deux localités respectivement situées à une vingtaine et une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kharkov, la deuxième ville d’Ukraine.
«Selon les dernières informations en provenance de Voltchansk, l’ennemi a progressé. Ils commencent à encercler la ville d’un côté» a rapporté ce 13 mai l’élu au Conseil de Kharkov Alexandre Skorik sur le média ukrainien Espresso. Et celui-ci d’ajouter : «Des combats de positions très difficiles se poursuivent».
«La défense dans la partie nord de la ville a été brisée», selon Rybar
«Actuellement, l’ennemi connaît des succès tactiques», a concédé tôt ce matin l’état-major des forces ukrainiennes. «Plus de 30 localités de la région de Kharkov ont été touchées par des tirs d’artillerie et de mortier ennemis», a déclaré en milieu de journée sur les réseaux sociaux le gouverneur de la région, Oleg Synegoubov. 6 000 civils auraient été évacués, selon les autorités ukrainiennes. D’après un haut responsable ukrainien cité par l’AFP, 30 000 soldats russes seraient engagés dans cette offensive.
«Les forces armées russes ont capturé un tiers de Voltchansk», indique de son côté le média russe Rybar, soulignant l’âpreté des combats dans cette ville qui comptait 17 000 habitants avant-guerre. Les quartiers nord de la ville sont «pratiquement entièrement sous le contrôle des forces russes», poursuit Rybar : «Oui, la présence sporadique de l’ennemi peut subsister, mais la défense dans la partie nord de la ville a été brisée», précise celui-ci. Les unités ukrainiennes tiennent encore un complexe hospitalier et des bâtiments scolaires.
L’Ukraine contrainte d’étirer ses défenses
L’Ukraine déploie plus de troupes pour stabiliser ce segment du front, a rapporté Bloomberg. «L’assaut est susceptible de mettre à rude épreuve les forces ukrainiennes déjà dépassées en hommes et en matériel, car il pourrait pousser Kiev à redéployer certaines de ses troupes du front de l’est», relève encore Bloomberg. Ce qui aurait pour effet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les troupes russes dans le Donbass.
La situation est de plus en plus tendue pour l’armée ukrainienne sur le front, empirant depuis l’échec de sa contre-offensive de l’été 2023.