Nombreux sont ceux qui ne se préoccupent guère de la tenue académique requise pour la cérémonie de remise des diplômes. Pourtant, la tenue de fin d’études que l’on porte aujourd’hui dans le monde entier est issue d’un vêtement arabe, le thawb. Fondée par une musulmane, Fatima El-Fihriya, en 859, l’université Al-Qarawiyyan de Fès, au Maroc, est l’une des plus anciennes universités du monde et la plus ancienne bibliothèque d’Afrique. Elle a également la particularité d’être la plus ancienne université en activité au monde et d’être encore utilisée aujourd’hui.
L’université Al-Qarawiyyan s’est d’abord concentrée sur les études islamiques, mais elle a étendu son programme aux mathématiques, à la médecine, à l’astronomie, à la géographie, à la philosophie et à la grammaire, et elle était gratuite. Parmi les anciens étudiants de l’université Al-Qarawiyyan figurent Ibn Rushd (Averreos), Hassan al-Wazzan (Leo Africanus), le philosophe juif Moïse bin Maimon (Maimonides), l’orientaliste néerlandais Jacob van Gool + Gerbert d’Aurillac (pape 999-1003 qui a introduit les chiffres arabes en Europe). Les pratiques établies à l’université Al-Qarawiyyan sont encore utilisées aujourd’hui. Elle possède l’une des plus anciennes bibliothèques avec une collection de 4 000 livres et manuscrits anciens écrits par des savants renommés, dont un manuscrit sur la jurisprudence islamique écrit par le philosophe Averroès.
Le développement des universités et des bibliothèques dans le monde musulman a été florissant, les gens se déplaçant de loin pour apprendre dans ces établissements d’enseignement et ces centres d’apprentissage. L’université Al Azhar du Caire, créée au Xe siècle, est la plus ancienne université égyptienne à délivrer des diplômes.
Lorsque les étudiants européens apprenaient et obtenaient leur diplôme dans ces universités et retournaient dans leur pays, ils avaient l’habitude de revêtir des robes musulmanes (Thawb ou Qamees), ce qui indiquait que l’étudiant en question était diplômé de l’université des musulmans. Cette imitation du port du vêtement arabe/musulman (qui est ample et large) leur est restée jusqu’à aujourd’hui et s’est répandue dans le monde entier.
La première université d’Europe a été créée par des musulmans au 9e siècle, dans la ville de Salerne (Italie). Il s’agissait d’une extension des universités musulmanes de l’Est. Les universités de Tolède, Séville et Grenade ont ensuite été créées. La Madraza de Grenade a été fondée en 1349. La robe de graduation portée aujourd’hui est connue sous le nom de “subfusc” et le chapeau plat avec les glands est appelé “mortar board” (planche à mortier).
Jack Goody, dans son livre intitulé “Islam in Europe”, affirme que “le vêtement arabe (Thawb) est resté le signe le plus pur et le plus clair de l’intégrité scolaire jusqu’à nos jours, en particulier lors d’événements scolaires tels que les débats et les remises de diplômes”.
C’est pourquoi, aujourd’hui, lorsque nous obtenons notre diplôme universitaire, nous portons des robes appelées “subfusc”, qui ressemblent beaucoup au thawb. Même les “mortiers” des diplômés sont islamiques et proviennent des chapeaux plats des érudits qui posaient le Coran sur le “mortier” pour symboliser la primauté de l’Écriture sur l’intellect. La houppe à l’arrière de la “planche à mortier” servait à marquer les pages du Coran.
Lorsqu’ils sont en subfusc, les étudiants portent leur planche à mortier, une tradition basée sur le fait que les étudiants portent leur Coran avec eux – le droit de le mettre sur la tête ne vient qu’une fois que l’on est diplômé.
Il fut un temps où un “travail d’arabe” désignait une tâche délicate et soignée, évoquant par exemple le raffinement de l’Alhambra de Grenade, ou la sophistication de l’orfèvrerie de Cordoue, au temps de l’occupation musulmane en Espagne. Puis la colonisation et le racisme sont passés par là et l’expression est devenue synonyme de travail bâclé.
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