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Klaus Schwab se retire de la direction du WEF, plus de 50 ans après sa fondation

ByVeritatis

Mai 22, 2024


Vers la fin d’une ère au Forum économique mondial (WEF). Son fondateur et président exécutif, Klaus Schwab, se retire de son rôle de dirigeant de cette organisation aussi influente que controversée. Selon le site d’informations Semafor, citant une source interne au WEF, l’économiste allemand, surnommé “le maître des maîtres” compte tenu de ses relations personnelles avec les chefs d’États, les dirigeants et les milliardaires du monde entier, a envoyé un email au personnel pour leur signifier sa décision de quitter l’exécutif, plus de 50 ans après la fondation du Forum de Davos.  

Semafor, fondé par un ancien chroniqueur du New York Times, Ben Smith, et le PDG de Bloomberg, Justin B. Smith, après leur rencontre à Davos, explique que Klaus Schwab cède son poste de président exécutif pour occuper un poste non exécutif. Il attendrait la décision du gouvernement suisse pour appliquer sa décision.  

Schwab à la tête du CA, qui est son remplaçant ? 

La même source, qui dit détenir une copie de cet email, partagé par un employé de l’organisation, souligne mardi 21 mai 2024 que Klaus Schwab n’a pas cité un potentiel successeur. Il s’est contenté de déclarer que le président Børge Brende et le conseil d’administration “a assumé l’entière responsabilité exécutive” cette dernière année.  

L’information a vite été confirmée par le World Economic Forum. “Depuis 2015, le Forum économique mondial est passé d’une plate-forme de rassemblement à une institution mondiale de premier plan pour la coopération public-privé”, peut-on lire. “Cette transformation”, explique-t-on, implique “une évolution planifiée” de la gouvernance du WEF et du rôle de Klaus Schwab.  

Le Forum de Davos doit passer d’une organisation gérée “par son fondateur à une organisation dans laquelle un président et un conseil d’administration assument l’entière responsabilité exécutive”. Le communiqué annonce ainsi que “d’ici janvier 2025, Klaus Schwab passera du statut de président exécutif à celui de président du conseil d’administration”. A cela s’ajoute une restructuration de ce conseil qui sera composé de “quatre comités stratégiques pour renforcer davantage l’impact de notre travail”.  

“Ces changements soulignent notre continuité institutionnelle en fournissant une plate-forme indépendante et impartiale pour relever les défis complexes d’un monde interconnecté”, conclut le communiqué 

La succession au WEF, désormais officielle, fait l’objet de spéculations depuis de nombreuses années, tant Klaus Schwab, 86 ans, s’est éternisé à son poste, faisant également du Forum économique mondiale une sortie d’entreprise familiale, nommant ses enfants à des postes élevés et son épouse Hilde à la tête de la fondation de l’organisation. 

Avec ses airs de gourou sectaire, Schwab, ingénieur et économiste allemand, est à la tête du WEF depuis 1971.  L’idée de fonder cette organisation lui est inspirée par la lecture du livre “Le Défi américain” de Jean-Jacques Servan-Schreiber, et par la guerre froide qui dominait alors la scène mondiale. Schwab voulait créer un forum où les leaders de divers secteurs pourraient discuter des défis globaux. Dès la première édition, le soutien de personnalités comme Raymond Barre, alors commissaire européen aux Affaires économiques, a permis au Symposium de prendre de l’ampleur. 

La Grande réinitialisation en stand by ?  

Le Symposium devient le WEF en 1987 pour refléter “les changements géopolitiques de l’époque” et l’ambition de Schwab de réunir les élites mondiales pour aborder les nouveaux défis imposés par la fin de la guerre froide, la globalisation et l’essor des technologies numériques.  

Au fil des ans, Schwab et son organisation influencent les agendas mondiaux à travers des thématiques contemporaines comme la “quatrième révolution industrielle”. Il a également fondé les Young Global Leaders (YGL) et les Global Shapers pour influencer les “dirigeants de demain” et “infiltrer les gouvernements” pour “façonner le monde” selon sa vision.  

Celle-ci consiste alors, comme le décrit son livre “The Great Reset” (La grande réinitialisation), à tirer profit des conséquences du Covid et de la révolution technologique pour réorganiser nos sociétés, de l’éducation aux conditions de travail, en passant par l’alimentation et la santé. Comment ? Son modèle, proposé un demi-siècle auparavant, consiste alors à “positionner les entreprises privées comme les dépositaires de la société” et cette gouvernance “constitue clairement la meilleure réponse aux défis sociaux et environnementaux d’aujourd’hui”, selon lui, au détriment des institutions démocratiques, sans doute.  

Un modèle qui suscite une grande controverse. La vision de Klaus Schwab, “visionnaire” et “brillantissime” pour certains, “froid et cassant”, “terriblement antipathique” et “doté d’un ego surdimensionné” pour d’autres, sera-t-elle perpétuée ? L’économiste à “l’imagination débordante” laissera une organisation en très bonne santé financière à son départ, avec plus de 500 millions de dollars de revenus entre 2022 et 2023.





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