Dans les Côtes-d’Armor, près de Lannion, des anciennes porcheries industrielles sont en vente. Une aubaine pour le collectif Les Vagues des Terres, qui souhaite créer un espace autogéré basé sur le partage et la solidarité. Pour que cet ancien lieu d’élevage devienne un petit coin de paradis, un appel aux dons a été lancé.
Les Vagues des Terres est une association qui comporte une douzaine de bénévoles qui ont un rêve commun : créer un lieu collectif autogéré, où se mêleraient habitations, artisanat, maraîchage, culture… Pour cela, ils souhaitent acheter un terrain situé à Ploumilliau, dans les Côtes-d’Armor, au cœur de l’agro-industrie bretonne.
Situé à seulement quelques kilomètres de la mer et de Lannion, ce terrain de deux hectares est composé d’une maison et de deux dépendances en pierres qui forment le corps de ferme. À côté, on trouve trois gigantesques anciennes porcheries, ainsi qu’un grand hangar et un jardin de 5 000 m2. En achetant ce terrain, l’objectif du collectif est de le transformer en un véritable lieu de vie où les habitants se partageraient leurs savoirs.
« Au hasard d’une conversation au pied d’un tracteur, nous avons eu vent d’un ancien corps de ferme et de porcheries abandonnées en bord de mer. Ce serait drôle, non ? De transformer tout ça en un milliard de trucs qui nous tiennent à cœur ? Un fournil, une grosse cantine, des ateliers, une scène, une bibliothèque, un lieu d’habitation, des cultures maraîchères… Nous sommes relié·es par une envie forte : celle d’investir un lieu bouillonnant, vivant, en mouvement, qui s’invente dans le respect de la terre et avec les autres habitant·es de ces terres », peut-on lire sur le site Hello Asso.
Pour que ce lieu perdure dans le temps, l’association souhaite l’acquérir en propriété d’usage afin d’empêcher la revente des lieux et de bloquer la spéculation immobilière, l’objectif pour le collectif étant de promouvoir l’autogestion dans une logique de solidarité et de partage.
« L’idée de créer cet espace est née un peu par hasard, en visitant les lieux sur conseil des parents d’un membre du collectif. Une maison, d’anciennes porcheries industrielles un peu sinistres, un grand hangar, des dépendances en pierres, des champs… Vite, on a vu les possibles gigantesques des lieux, où nos idées et beaucoup d’autres pourraient s’épanouir. Alors on en a parlé à des amis portés par des envies communes et ce fut oui, oui, oui, on fonce et on essaie ! » nous a confié Robin Bouctot, membre des Vagues des Terres.
Un espace collectif autogéré
Dans cet espace autogéré, le collectif aimerait installer une cantine, un fournil, des ateliers de partage et de savoirs artisanaux ainsi que des activités paysannes diversifiées. Pour commencer, un lieu d’habitation serait nécessaire pour loger tous les membres de l’association. La maison située sur le site pourrait accueillir une dizaine de personnes.
En plus de cela, le collectif aimerait aménager une boulangerie avec un fournil pour produire du pain bio, au levain, pétri et cuit au feu de bois. Une cantine serait également installée et autogérée par l’association. Au moins un repas serait distribué par semaine et servi à prix libre pour permettre aux membres de partager un bon moment de partage et de convivialité. Dans cette ferme, les habitants pourront faire pousser et récolter des petits fruits, des plantes médicinales et des champignons. Une pépinière sera également installée pour cultiver dans le respect de la terre. Les produits récoltés seront ensuite transformés dans un atelier sur place pour créer des confits, des baumes, des macérats et des plantes séchées.
Sur place, on trouvera également des ateliers pour manier le bois, le métal et la couture. Ces espaces de travail seraient parfaits pour expérimenter et apprendre de nouveaux savoirs. Des outils seront mis à disposition et de nombreux ateliers seront organisés pour s’échanger des connaissances.
« Plusieurs parmi nous ont déjà vécu des expériences en collectifs, dans des trucs militants, de grosses colocs, sur un ancien chalutier à Hambourg avec cantine et concerts, etc. Mais rien de cette taille. Alors pour construire cette aventure, on passe beaucoup de temps à visiter d’autres lieux, à discuter, à s’appuyer sur des réseaux et les réflexions des copains et camarades. On a plein de compétences, des parcours variés, des expériences différentes. Il y a des étudiants, un couvreur, une boulangère, une personne qui fait de la charpente et de la tannerie, des gens dans le cinéma, une agronome… Moi je suis journaliste et je travaille sur des bateaux de pêche. Mais personne ne se résume à ces étiquettes, on essaie plein de trucs différents et on a envie de toucher à tout », nous a expliqué Robin Bouctot.
Mais ce n’est pas tout : la vie culturelle sera également présente dans cet espace autogéré puisque le collectif souhaite organiser de nombreux événements au fil des saisons. Des spectacles, des marchés et des expositions pourraient voir le jour. Des rencontres pourront également être organisées entre des collectifs engagés socialement pour échanger, mais aussi des projections-débats, des expositions, des bals et des concerts, pour faire de cet endroit un formidable lieu de vie.
Un appel aux dons
Pour mener à bien ce projet, le collectif Les Vagues des Terres a lancé un appel aux dons. En effet, cette ferme est en vente au prix de 250 000 euros, sans compter les frais de notaire ainsi que l’achat d’un hectare supplémentaire pour cultiver un grand potager, indispensable pour le maraîchage et alimenter la cantine.
Pour le moment, les bénévoles ont réussi à réunir 200 000 euros et ils auraient besoin de 40 000 euros supplémentaires pour mener à bien leur projet. Si vous souhaitez les aider, vous pouvez faire un don sur la cagnotte Hello Asso en ligne. Notez que si vous êtes imposable en France, il est possible de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 66% du montant du don, en passant par le fonds de dotation Graines de Moutarde, disponible sur ce lien.
– Lisa Guinot
Photo de couverture : Les Vagues des Terres