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«Vouloir soutenir l’Ukraine, ce n’est pas faire la guerre à sa place», estime Marion Maréchal — RT en français

ByVeritatis

Mai 29, 2024



Lors d’un passage radiophonique ce 29 mai, la tête de liste du parti Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a fait valoir sa différence avec Emmanuel Macron sur le risque d’un conflit armé avec la Russie. Celui-ci s’était déclaré favorable à des frappes de Kiev, à l’aide d’armes occidentales, sur des «sites militaires» en Russie.

«Je vois bien dans cette espèce de fuite en avant le risque d’une escalade !»

Invitée d’entrée, ce 29 mars sur Sud Radio, à se prononcer sur un feu vert à Kiev pour frapper en Russie à l’aide d’armes occidentales, en réponse aux frappes «aveugles sur les supermarchés où se trouvent des enfants, des femmes, des vieillards», Marion Maréchal a tenu à montrer ses divergences avec Emmanuel Macron.

Si cette dernière juge «légitime» l’appui militaire occidental à Kiev dans le conflit l’opposant à Moscou, la tête de liste du parti Reconquête aux élections européennes a tenu à tracer une ligne rouge en matière d’usage des armes fournis à Kiev par Paris. «On ne peut pas se mettre en situation de cobelligérante et risquer que des armes notamment françaises puissent viser directement le sol russe», a affirmé Marion Maréchal, dénonçant une «fuite en avant».

«Faire la guerre, ce n’est pas jouer aux Playmobil»

«Je sais que cela n’est pas entendu par une partie des médias, mais vouloir aujourd’hui soutenir l’Ukraine ne doit pas signifier faire la guerre à sa place», a estimé celle qui déclarait fin mars «souhaiter la victoire de l’Ukraine». 

Depuis plusieurs semaines, les déclarations de responsables occidentaux se multiplient autour des frappes de l’Ukraine sur le territoire russe à l’aide d’armes fournies par ses alliés occidentaux.

«À quel moment arrête-t-on l’escalade ?», interpelle Marion Maréchal, rappelant les différentes étapes de la montée en gamme du soutien militaire prodigué à Kiev par les Occidentaux. Depuis 2022, les chancelleries occidentales sont ainsi passées de l’envoi d’armes défensives à celui de missiles longue portée, en passant par les blindés et les avions de combat. Une escalade qui pourrait franchir un nouveau pas, avec l’envoi potentiel, évoqué depuis plusieurs mois par le président français, de troupes en cas de percée russe sur le front et si Kiev en faisait la demande.

«C’est une guerre monstrueusement sanglante, dont on sait d’ailleurs que si on envoie des troupes françaises elles seront visées prioritairement», rappelle-t-elle. Avant d’enchaîner : «Pour moi, c’est un drame de potentiellement envisager d’envoyer des enfants français mourir sur le sol ukrainien.»

«Donc c’est toujours la même chose : quand est-ce qu’on s’arrête ?», insiste la candidate Reconquête. «Je vois bien dans cette espèce de fuite en avant le risque d’une escalade. Je vous le dis, ce n’est pas un jeu, faire la guerre ce n’est pas jouer aux Playmobil», poursuit-elle, évoquant un «alignement» de pays dotés de l’arme nucléaire.

«Je ne crois pas qu’il y ait une menace d’invasion russe sur le sol français»

Interrogée sur la «menace» que constituerait la Russie pour la France et l’Europe, celle-ci répond que la «menace existentielle» à ses yeux sur le continent européen est aujourd’hui celle de «l’immigration et l’islamisation».

«Je ne pense pas, au regard de la difficulté de la Russie à ne serait-ce que gagner la guerre en Ukraine, je n’imagine pas qu’ils puissent demain attaquer ou envahir un pays de l’OTAN», a-t-elle développé, «avec beaucoup d’humilité», rappelant les principes d’assistance mutuelle de l’Alliance atlantique. Une ligne qui n’est pas sans rappeler celle du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Lors d’une interview le 24 mai, celui-ci avait également souligné ces difficultés russes et rappelé la différence de puissance entre l’Ukraine et l’OTAN, estimant que la menace russe brandit en Occident n’était qu’un moyen de préparer émotionnellement les peuples à un éventuel conflit militaire direct avec la Russie.

«Je ne crois pas qu’il y ait une menace d’invasion russe sur le sol français», reprend Marion Maréchal. «C’est en cela que je considère qu’Emmanuel Macron instrumentalise des peurs pour des raisons électorales et cela ne me semble pas très sain sur le plan politique.»

Macron favorable à des frappes ukrainiennes en Russie

La veille, depuis le château de Meseberg, près de Berlin, où se tenait un Conseil des ministres franco-allemand, Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont prononcés en faveur de frappes ukrainiennes en Russie à l’aide d’armes occidentales.

«On doit leur permettre de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles […] les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée», a déclaré le président français lors d’une conférence de presse. «Mais on ne doit pas permettre de toucher d’autres cibles en Russie et évidemment des capacités civiles», a-t-il aussitôt ajouté, assurant ne pas vouloir d’escalade.

Le président russe avait, le même jour, prévenu que l’usage d’armes occidentales visant le territoire russe, provoquerait de «graves conséquences». Moscou dénonce les frappes ukrainiennes qui visent déjà la Russie et atteignent des bâtiments civils, frappes sur lesquelles les alliés occidentaux de Kiev ferment les yeux.



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