Moins de deux mois avant le coup d’envoi des Jeux Olympiques, la Seine n’est toujours pas propre à la baignade selon des relevés de l’ONG Surfrider. Les épreuves de triathlon et de natation en eau libre doivent se dérouler dans le fleuve, où Anne Hidalgo a promis de se baigner à la fin du mois afin de prouver la qualité de l’eau.
Anne Hidalgo montrera-t-elle à la fin du mois, comme promis, son «petit crawl» dans la Seine ? Alors que le coup d’envoi des JO dans la Ville lumière approche à grands pas, les derniers relevés de Surfrider Foundation ne sont toujours pas bons. Selon cette ONG qui, depuis huit mois, contrôle toutes les deux semaines la qualité de l’eau de la capitale, le fleuve demeure impropre à la baignade.
«Tous les prélèvements qu’on a faits jusqu’ici révèlent une qualité de l’eau qui est plutôt mauvaise» déclarait le 28 mai au micro de RTL Lionel Cheylus, porte-parole de Surfrider. Ces prélèvements, effectués et analysés en laboratoire, visent à mesurer la concentration des eaux en Escherichia coli (E. coli) et en entérocoques, deux pathogènes d’origines fécales. «Ce qui nous permet de nous assurer que les gens ne vont pas avoir de conjonctivites, attraper une gastroentérite ou des staphylocoques», précise-t-il à la journaliste.
«Or, la bactérie E. coli est toujours détectée à des seuils deux fois trop élevés», souligne alors cette dernière, évoquant l’inauguration au début du mois par la Mairie de Paris d’un bassin de rétention des eaux usées et qui selon ses dires «semble n’avoir aucun effet». Chiffré à 80 millions d’euros, ce bassin géant (50 000 mètres cubes) situé derrière la gare d’Austerlitz vise à limiter le déversement des égouts dans la Seine en cas de fortes pluies.
Un projet mené tambour battant par la Mairie de Paris, en prévision des JO, dont les épreuves de triathlon et de natation en eau libre doivent se dérouler dans la Seine. Confiante, la maire de Paris avait lors de ses vœux à l’Hôtel de Ville, mi-janvier, donné «rendez-vous» pour une «grande baignade collective» en juillet 2023 avant l’ouverture des JO. Baignade à laquelle elle avait déclaré prendre part «avec beaucoup de bonheur».
Épreuves dans la Seine : «Il n’y a pas de plan B», selon les organisateurs
«Une fois cet exercice fait, les Parisiens, les Parisiennes, seront convaincus que la Seine est un fleuve dont on prend soin», affirmait-elle fin avril aux journalistes, assurant vouloir ainsi convaincre tous les sceptiques. Un «grand plongeon dans la Seine» dont la date a été fixée au 23 juin, selon Le Parisien, révélant au passage que l’élue parisienne serait accompagnée du préfet de police de la capitale, Laurent Nunez, et du préfet de la région, Marc Guillaume.
«En cas de mauvaises conditions météorologiques ou de pic de pollution de la Seine, ce plongeon de personnalités pourrait toutefois être reporté d’une semaine, prévient-on dans l’entourage d’Anne Hidalgo», précisait le quotidien francilien.
Entre-temps, Amélie Oudéa-Castera avait également déclaré qu’elle se baignerait «en juin», dans le fleuve. Lors d’une interview accordée à Konbini, la ministre française des Sports avait partagé son enthousiasme à l’idée de laisser en «héritage» des JO une «baignade dans la Seine» aux habitants et visiteurs de la région, plaidant pour «un retour à une super qualité écologique […] du fleuve».
Mi-mars, Marc Guillaume avait affiché sa confiance quant à la tenue des objectifs de dépollution de la Seine, réaffirmant devant la presse qu’«il n’y a pas de plan B quant à la localisation des épreuves», citant le Comité d’organisation des JO.