Des clips électoraux de Renaissance et du RN diffusés à la place de ceux des petites listes: le régulateur de l’audiovisuel a adressé une “mise en demeure” à France Télévisions et France 24 pour des “erreurs” dans le cadre de la campagne des européennes.
Les chaînes doivent “se conformer à leurs obligations (…) en respectant les dates et l’ordre de passage des émissions de la campagne officielle”, a écrit le régulateur, l’Arcom, dans cette mise en demeure adressée jeudi soir.
Selon les chaînes, les erreurs s’étalaient de mardi à jeudi au petit matin.
Sollicité par l’AFP, France Télévisions a plaidé “l’erreur humaine”. “Il y a eu une inversion, cela a été rectifié et nous sommes très vigilants”, a indiqué le groupe public.
L’autre groupe public France Médias Monde, dont dépend France 24, a reconnu des “décalages involontaires” dus à une “erreur d’interprétation” des créneaux horaires.
“Dès le jeudi 30 mai à 10h45, immédiatement après avoir été alertée, France 24 a rétabli la diffusion des émissions de campagne conformément à l’ordre de passage défini”, a poursuivi France Médias Monde.
L’ordre de diffusion des clips électoraux sur les télés publiques, qui change selon les créneaux horaires, a été officiellement fixé par l’Arcom après tirage au sort. Cela concerne la période du 28 mai au 6 juin, avant le scrutin du 9 juin.
Mais ces derniers jours, des responsables de petites listes, Pierre Beyssac (N.2 de celle du Parti pirate) et Pierre Larrouturou (tête de liste Changer l’Europe), avaient dénoncé des erreurs et interpellé l’Arcom.
“Depuis deux jours, France Télévisions diffuse les clips de campagne du RN et de Renaissance à 20h40 au lieu des sept autres clips annoncés au Journal officiel”, s’est insurgé M. Larrouturou jeudi sur le réseau social X.
“Ces créneaux de campagne sont le +seul+ accès garanti aux grands médias nationaux pour tous les partis (…). Si France Télévisions les réattribue aux deux partis en tête des sondages, c’est un déni de pluralisme donc de démocratie”, avait estimé M. Beyssac mercredi sur X.
Six responsables de “petites listes”, dont Changer l’Europe et le Parti pirate, tiendront une conférence de presse lundi devant le siège parisien de l’Arcom, pour “dénoncer les règles” de la campagne. Elles “verrouillent” selon eux “le système politique et empêchent l’émergence d’idées nouvelles”, ont-ils indiqué dans un communiqué.