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JO de Paris : Les données de millions de véhicules collectées pour la plateforme “Anticiper les jeux”

ByVeritatis

Juin 4, 2024


En plus des fortes perturbations du trafic routier dans la capitale, les automobilistes devront, de surcroît, se soucier de leurs données personnelles. Une application développée par le gouvernement pour se renseigner sur les routes pendant les Jeux Olympiques (JO) de Paris, baptisée “Anticiper les Jeux”, suivra des millions d’automobilistes pour détecter leurs véhicules et indiquer en temps réel à ses utilisateurs quelles routes sont les plus condensées. Une autre mesure controversée prise dans le cadre de ces Jeux, après la mise en place d’un QR Code pour circuler dans la capitale ou encore le recours à des caméras dotées de l’IA pour la surveillance. 

Annoncées pour les JO, les perturbations du trafic routier en Ile-de-France commencent déjà à se faire sentir. “Il y a des perturbations prévues et on commence à les vivre”, a reconnu jeudi dernier le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, après que les routes parisiennes aient été plus encombrées que d’habitude ces derniers jours avec la fermeture de trois axes majeurs pour préparer les Jeux olympiques.  

Les données de millions d’automobilistes collectées 

“La population francilienne n’avait pas totalement intégré que les perturbations seraient aussi en amont des Jeux”, explique-t-il. “On commence à prendre conscience que les Jeux, ça se prépare, à la fois pour des questions de sécurité et de montage d’infrastructures”, a-t-il indiqué, soulignant que les difficultés se poursuivront même “après les Jeux paralympiques”.  

“Petit à petit les choses s’amélioreront, mais les installations ne seront pas démontées en un jour”, justifie Vergriete. 

Début avril, le gouvernement avertissait les Français. A l’occasion des J.O, “une hausse de la fréquentation dans les transports en commun et sur les routes est à prévoir. Certains axes routiers seront notamment impactés par des restrictions de circulation, avec des voies dédiées aux véhicules accrédités et des périmètres sécurisés autour des sites d’épreuves”, lit-on dans un communiqué du ministère de l’Économie.  

Cette annonce est surtout celle du site “Anticiper les jeux”, lancé par le ministère des Transports. Ce que le communiqué nous dit, c’est que cette application web fournira “de nombreuses informations pour accompagner les entreprises dans la mise en place de solutions [de transports] visant au maintien de l’activité durant cette période”.  

A l’aide d’une carte interactive, ce site devrait permettre de “diminuer le nombre de déplacements, décaler les horaires de livraison ou les horaires de travail des employés qui doivent se déplacer, modifier son itinéraire ou faire évoluer ses moyens de transport”.  

La carte permet alors de “visualiser, heure par heure, les prévisions de circulation et les impacts attendus sur ses déplacements sur les axes routiers et dans les transports en commun durant la période des Jeux”. 

Ce que le communiqué du ministère de l’Économie ne nous dit pas, c’est comment il compte mesurer ce trafic. Les détails sont dévoilés par TomTom, société néerlandaise qui édite de logiciels de planification d’itinéraires, qui contribue à la mise en place de cette application avec d’autres prestataires, la préfecture de Paris et le ministère de la Transition écologique. 

Pour fonctionner, “Anticiper les Jeux” nécessite déjà de “connaître les fermetures de routes, les accès, les voies qui se mettent en place, etc., pour rapporter directement les informations dans notre cartographie et aider à fluidifier le trafic”, explique Léo Sei, vice-président en charge de la stratégie software chez TomTom, relayé par le Journal Du Net (JDN). 

QR Code, VSA … Une “exception” qui fait froid dans le dos 

Le site doit aussi se baser, pour mesurer le trafic, sur les données récoltées directement depuis les véhicules. TomTom, qui exploite plus de 600 millions de véhicules dans le monde, les récupère ainsi auprès de constructeurs partenaires.  

Le responsable se veut rassurant, affirmant que “les données sont anonymisées. Nous ne savons pas qui est au volant mais nous voyons qu’un point est en train de bouger sur telle route à telle vitesse. Les véhicules sont nos capteurs premiers et nous en avons assez connectés à notre plateforme pour que les informations soient représentatives”, affirme-t-il. “Nous avons des systèmes de détection qui vont nous informer, en analysant les données, s’il n’y a plus d’informations sur telle voie pendant une heure, ce n’est pas normal et que la voie est fermée”, explique-t-il.  

Cette carte vient s’ajouter aux autres mesures controversées adoptées en prévision des JO 2024. En avril, et quatre ans après la pandémie de COVID et les mesures restrictives à la liberté individuelle, le QR Code a été officiellement introduit et rendu obligatoire pour se déplacer dans la capitale, selon des zones de périmètres de sécurité. 

La CNIL a d’ailleurs émis des réserves et des recommandations, particulièrement sur la collecte des photographies et des copies de titres d’identités, s’interrogeant sur la nécessité de cette opération. Une collecte qui peut tout aussi bien s’effectuer par la vidéosurveillance algorithmique (VSA), légalisée en France “à titre expérimental” à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et considérée par les acteurs du secteur numérique comme un pas important vers la reconnaissance faciale.  

Selon l’association la Quadrature du Net, une cinquantaine de villes françaises testent déjà la VSA. Les JO, un événement sportif grandiose ou un avant-goût d’un monde Orwellien ?





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