Le Premier ministre israélien a déclaré qu’il n’accepterait pas de mettre fin au conflit sans que les objectifs de Tsahal soient atteints, même s’il était ouvert à un arrêt temporaire des hostilités. Deux de ses ministres nationalistes ont menacé de démissionner à la suite de l’annonce d’un plan de cessez-le-feu par Joe Biden.
«Israël peut arrêter les combats pendant 42 jours pour libérer les captifs. Mais nous ne pouvons pas arrêter la guerre», a déclaré Benjamin Netanyahou ce 3 juin devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, selon des propos rapportés par Israel Hayom.
«Les Iraniens et tous nos ennemis nous surveillent, voulant voir si nous allons renoncer», a-t-il estimé, tout en dénonçant le nombre de «fausses nouvelles» circulant à l’heure actuelle.
Ces déclarations interviennent après l’annonce par le président américain Joe Biden d’une nouvelle feuille de route selon lui proposée par l’État hébreu, devant permettre en trois étapes de 40 jours chacune un cessez-le-feu complet, le retour des otages, le retrait de Tsahal et un plan de reconstruction de la bande de Gaza.
«Il y a des détails qui n’ont pas été publiés», a néanmoins relativisé Netanyahou, selon I24. «Je n’accepterai pas un cessez-le-feu total. La guerre ne se terminera pas tant que nous n’aurons pas atteint tous nos objectifs», a-t-il encore dit, affirmant que les déclarations affirmant le contraire «n’étaient pas vraies».
Au cœur des revendications israéliennes : une victoire définitive contre le Hamas, en dépit d’une opération qui s’éternise dans la bande de Gaza. Le 2 juin, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant répétait: «nous ne permettrons en aucune manière au Hamas de se maintenir au pouvoir après la guerre», en précisant : «nous mettrons en place des alternatives et ferons appel à d’autres forces pour gouverner la bande de Gaza».
Les ministres nationalistes israéliens menacent de démissionner
Le porte parole du gouvernement israélien David Mencer a aussi déclaré ce 3 juin que Netanyahou jugeait «incomplète» la proposition du président américain. «Les allégations selon lesquelles nous avons accepté un cessez-le-feu sans que nos conditions soient respectées sont incorrectes», a déclaré le Premier ministre de l’Etat hébreu, cité dans un communiqué séparé envoyé par son bureau.
L’annonce de Joe Biden avait créé des remous jusqu’au sein du gouvernement israélien, les ministres nationalistes de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et celui des Finances Bezalel Smotrich menaçant de donner leur démission si le Premier ministre permettait un tel accord de cessez-le-feu.
Ces annonces interviennent alors que les craintes de pertes humaines à Rafah s’accroissent. L’attaque du Hamas contre l’Etat hébreu le 7 octobre a entraîné la mort de 1189 personnes, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne. Les représailles de Tsahal ont, elles, provoqué la mort de près de 37 000 personnes, selon le ministère palestinien de la Santé.