Le responsable de l’Institut national confédéral d’assistance en Italie (INCA), Mustapha Laouini, a révélé que la plus grande population carcérale dans les geôles italiennes était de nationalité tunisienne. Une révélation qui intervient dans la foulée d’une vive polémique d’agressions sur mineurs en situation irrégulière dans une prison italienne.
«La plus grande proportion carcérale, dans les geôles italiennes, est de nationalité tunisienne», a fait savoir le responsable et coordinateur à l’Institut national confédéral d’assistance en Italie (INCA), Mustapha Laouini, le 4 juin au micro de la radio tunisienne Jawhara FM. «Près de 3 000 migrants tunisiens sont détenus dans les prisons italiennes», a-t-il précisé.
Ils représentent ainsi 5% de la population carcérale du pays. 56 000 individus étaient incarcérés en 2023 dans celles-ci, dont 31,5% de ressortissants étrangers, selon Prison Insider. Les étrangers les plus représentés dans les prisons italiennes sont d’origine marocaine, roumaine, albanaise, tunisienne et nigériane, toujours selon la même source.
Mustapha Laouini a aussi indiqué que 180 000 Tunisiens résidaient en Italie de manière régulière et que 30 000 d’entre eux possédaient la nationalité italienne. Lors de son intervention, celui-ci a aussi estimé que l’Italie n’était pas le paradis tant imaginé par les migrants tunisiens et que le pays n’allait pas les accueillir les bras ouverts.
Des propos qui interviennent dans la foulée de l’annonce, le 4 juin par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, d’une baisse de 60% du flux migratoire vers l’Italie sur les premiers mois de l’année, grâce à l’aide de la Tunisie et de la Libye. De son côté, la garde nationale tunisienne indique avoir accru ses interceptions de 22,5% sur les premiers mois de l’année.
Mustapha Laouini a également souligné que la loi italienne interdisait l’expulsion de mineurs, qui sont pris en charge et qui disposent des documents légaux.
Une affaire d’agression de mineurs en situation irrégulière en prison
Une affaire d’agression sur mineurs en situation d’irrégularité avait créé la polémique, en Italie, en avril dernier. Les gardiens de la prison «Beccaria» ont été impliqués dans des pratiques violentes et discriminatoires à l’encontre des mineurs de différentes nationalités étrangères, dont deux Tunisiens de 14 et 15 ans, suscitant une vive colère des acteurs des sociétés civiles tunisienne et italienne.
Dans une publication postée sur son compte Facebook le 29 avril, le militant des droits humains Majdi Karbai révélait que 13 policiers avaient été placés en détention et que huit fonctionnaires avaient été suspendus «pour avoir commis des actes de torture sur des mineurs dans une prison à Milan, en Italie». Selon l’activiste, les jeunes migrants avaient été victimes d’agressions physiques et sexuelles. Il avait également publié des photos capturées des caméras de surveillance démontrant la maltraitance envers un détenu né en 2008 dont le visage avait été flouté.
I pestaggi e le torture ai danni dei detenuti minorenni del carcere Beccaria di Milano, ripresi dalle telecamere interne al penitenziario. pic.twitter.com/cP9LCLpu8i
— Marco Fattorini (@MarcoFattorini) April 29, 2024
Des migrants originaires de Tunisie, d’Égypte et du Maroc ont confirmé aux enquêteurs avoir subi des violences verbales, des agressions physiques, des actes de torture, et avoir été victimes de pratiques discriminatoires.