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Mâle et Basque ! – Les maraudes de France-Soir épisode 008

ByVeritatis

Juin 8, 2024


Non : ce n’est pas une contrepèterie. C’est bien « Mâle et Basque ! » et non pas « Bas les Masques ! » que j’avais pour intention de dire. (1) Mais laissez-moi vous expliquer le pourquoi du comment. 

Après un retour à Paris (voir l’épisode précédent) qui nous fut imposé pour des raisons d’intendance, nous sommes repartis, Jacki (mon toutou) et moi, sur les routes de France. Celle du Sud-Ouest, précisément, direction l’Espagne, à destination de Saint-Jean-de-Luz. Pourquoi Saint-Jean-de-Luz ? Tout simplement parce que c’est la ville qui a été désignée par mon pendule. Le pendule Aztèque que j’utilise pour laisser le hasard décider pour nous : je le fais tournoyer les yeux fermés à environ 30 centimètres au-dessus de la carte de France, et nous partons là où la magnétisation l’y fait atterrir. 

Donc « Kaixo guztioi ! » : « Bonjour à tous ! » en Basque. 

Oui. Pleins de « K », de « X » et de « Z » dans (quasiment) tous leurs mots, nos amis Basques sont imbattables au Scrabble… si on y joue dans leur jolie langue. Je dis « jolie » car elle fleure bon leur terroir, leurs produits, la beauté des paysages, et surtout leur générosité et leur caractère entier. 

J’entends par là leur nature chaleureuse totale. L’entrain infini authentique communicatif qu’ils ont lorsqu’ils accueillent un ami. Comme la ferveur et la détermination sans borne, difficile à contenir, quand il s’agit de repousser un ennemi. 

Jacki peut en attester ! Jamais il n’a été si copieusement et si bien nourri (jambon, pâté, saucisson, viande rouge, poisson et nonos) ni choyé (panier douillet et caresses à gogo) que durant notre bref séjour au cœur du Pays basque. À ce point dorloté, que si je n’avais pas été moi-même également gâté au possible, j’en aurais été un férocement jaloux : « GrrRRR ! » 

Ah ça, au Pays basque, on ne risque pas de mourir de faim. Mais mourir de trop manger ça oui !  

La faute à qui ? À la qualité des produits et à la substantialité des plats qui vous sont servis, offerts. Qu’importe qu’on n’ait plus faim, l’envie de manger demeure. De manger et de remanger. 

Et de boire, aussi. Vins, liqueurs, cocktails et alcools forts, là non plus les Basques ne la jouent pas « petits bras. » Et tout est à portée de main. Donc forcément : on goûte. On goûte et on re-goûte. Une goutte de ci, une goutte de ça, et cætera. 

Néanmoins, au Pays basque, ce n’est pas pour l’alcool que l’on boit, c’est pour l’ivresse. L’ivresse partagée de trinquer avec des camarades. D’abord pour célébrer le fait d’être vivant, et ensuite pour fêter ensemble, le plaisir simple et savoureux des instants de partage opérés en communion. 

C’est la raison pour laquelle, fidèles à cette maxime de comptoir dont Imanol (2) m’a chargé de vous faire part, les buveurs passionnés ne se « pochtronent » jamais seuls : 

« Chez l’alcoolique, l’euphorie laisse place à la dépression, le jour où il chope le verre solitaire. » 

Et j’ajoute que malgré le comportement rigoureusement antinomique que nos amis Basques ont, selon qu’ils font face à un ami ou face à un ennemi, ils n’ont pas l’esprit manichéen. Au contraire ! Ils sont tolérants. Très tolérants, même. 

Cependant, cela ne les empêche pas d’être viscéralement attachés à leurs valeurs, à leur culture. 

Par exemple, la propension que la poulette basquaise a à se mettre en 4, à tout faire, à la maison, pour que son homme soit comme un coq en pâte, n’est nullement considérée comme du machisme, mais comme un plaisir. Un plaisir consenti en contrepartie duquel, le mâle basque digne de ce nom, s’emploie corps et âme à faire preuve, à l’égard de sa moitié, d’un dévouement de tous les instants, dans tous les domaines (physiques et sentimentaux) et tâches que la culture basque considère devoir être accomplies par l’homme qui veut pouvoir bénéficier de cette dévotion maritale absolue légitimement. 

Raison pour laquelle j’ai opté pour ce titre : « Mâle et Basque ! » 

Néanmoins, n’allez pas en déduire, que nos amis Basques sont intrinsèquement opposés au progrès LGBT+, maxi-plus que Sandrine Rousseau, chef de cette nouvelle religion laïque, veut imposer aux Français, aux forceps, en tant que norme. 

Pas tous. 

Certes, comme partout ailleurs où la liberté de penser a cours, au Pays basque, certains affirment « en privé » (à défaut de pouvoir le faire en public sans être immanquablement l’objet d’une fatwa), que c’est semble-t-il une incongruité normative manifeste, qu’un enfant ait légalement deux papas ou deux mamans. Mais bon, comme m’ont dit Maïté (2) et Xabi (2), le binôme traditionnellement hétérosexuel, unis depuis 47 ans par les liens sacrés (à l’église) du mariage, qui nous a hébergés durant notre séjour, et qui nous fait profiter – à ses frais ! – de toutes les merveilles de leur région : 

« Du moment qu’ils ne nous cassent pas trop les couilles, ça va : on les laisse tranquilles. » 

Blague à part, la solidarité est une autre spécificité que j’ai particulièrement appréciée chez nos amis Basques. Chez eux, c’est quelque chose d’à la fois inné et inouï. Et indéfectible. Fabuleusement indéfectible : quel que soit le prix qu’il leur en coûte, ils répondent présent. 

Mieux ! Plus le préjudice subi à cette occasion est haut, plus le Basque est heureux. 

Le Basque authentique. Le vrai. Celui qui ne chante pas uniquement, le sourire aux lèvres, lorsque tout est rose pour lui, mais qui le fait pareillement, fier et digne, quand il a le cœur gros. 

Dès lors, si vous vous sentez tristes, un conseil : trouvez-vous un ami Basque et rendez-lui visite, chez lui, au Pays basque. 

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Vous obtiendrez un résultat nettement plus bénéfique que d’aller vous épancher chez un psychiatre, à 100 euros la séance, verre d’eau plate non-compris et bonbon au miel en sus. 

Parole de scout ! 

(1) Il est critique de se méfier des impressions orales. Par exemple, contrairement à ce que cela peut faussement laisser entendre, un « occis mort » n’est pas un « oxymore » (figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoire, comme « monter en bas »). C’est un pléonasme, une périssologie : « terme ou expression qui répète ce qui vient d’être dit » (comme « monter en haut »). En effet, lorsqu’on est « occis » (participe passé du verbe « occire »), par définition, on est mort. Amen. 

(2) les prénoms ont été changés. 





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