Le philosophe Edgar Morin continue de publier à 102 ans pour dévoiler cette année un roman inédit, à l’inspiration autobiographique en l’ayant d’abord écrit à ses 25 ans. Il reprend enfin cette œuvre pour lui accorder une parution publique.
Publié ce mercredi 5 juin aux éditions Denoël, le roman L’année a perdu son printemps permettrait selon l’éditeur d’éclairer « la construction psychique, intellectuelle et politique » du penseur. Ce dernier prend les traits du protagoniste Albert Mercier, où l’on ne peut que retrouver de nombreux points communs entre l’homme de papier et celui de lettres.
Au détour de son introduction, intervenant tant d’années après, il revient sur cet écrit. « Je ne le montrai à personne. Je savais que j’avais assez d’intelligence pour travailler dans les sciences humaines, mais je doutais d’avoir le talent du romancier. D’autre part, je ne voulais pas blesser ou chagriner mes parents »
Tandis qu’il croyait avoir perdu le texte au cours de différents déménagements, il retrouve finalement dans ses archives de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (Imec) des feuillets de ce texte en 2001. De quoi relancer la flamme romanesque endormie.
Afin de reconstituer les passages manquants, Edgar Morin et son éditrice se mettent au travail. L’auteur affirme que cela lui a permis de se mettre « à aimer ce roman, y compris son écriture ». Second roman paru de l’auteur, le premier a vécu une situation similaire. Publié en 2017 sous le titre L’île de Luna (éditions Actes Sud), il est aussi un écrit de jeunesse retrouvé sur le tard, dont le héros porte le même nom : Albert Mercier.
Toujours prolifique, le philosophe et sociologue publie également le 12 juin une Conversation avec Edgar Morin (éditions Autrement). L’occasion d’obtenir la version écrite d’un long entretien que celui-ci a donné à la revue Zadig.