La ville d’Alameda localisée dans la baie de San Francisco s’est opposée à la poursuite d’une expérience visant à éclaircir les nuages. Opération curieuse, elle permettrait en fait de renvoyer un maximum d’énergie solaire dans l’espace et ainsi limiter, selon les pronostics, les effets du changement climatique.
La banlieue résidentielle (78 000 habitants) située sur une île de 58 km² est surtout connue pour son ancienne base aéronavale. Depuis début avril, la ville a découvert qu’elle abritait bien malgré elle une expérience venue de l’Université de Washington. La technologie de géo-ingénierie solaire particulièrement controversée viserait à baisser artificiellement la température de la terre grâce à la réflexion des rayons du soleil.
Selon l’association Friends of the Earth, destinée à la protection des Hommes et de l’environnement, il s’agit là du “premier projet de Marine Cloud Brightening en plein air aux Etats-Unis”
Pour permettre de telles études, les chercheurs ont installé leur équipement sur le pont d’un ancien porte-avions pourtant aujourd’hui transformé en musée. Les scientifiques communiquaient ainsi sur le projet auprès des visiteurs, sans que personne ne se soucie plus que cela de leur présence.
L’objectif de l’expérience est alors de pulvériser de petites particules de sel marin dans l’air, permettant aux nuages de devenir plus brillants et donc, de renvoyer les rayons solaires. Une expérience qui était censée perdurer sur plusieurs mois voire années, avec le financement de l’association SilverLining pour un budget d’environ 1 million de dollars.
C’est un article du New York Times qui va permettre d’alerter les élus de la ville sur les tests effectués. Une étude d’impact a alors été confiée à un groupe de consultants, concluant le 23 mai que l’expérience ne pose « aucun risque sanitaire mesurable pour la communauté environnante ».
La technologie reste cependant controversée et à la suite d’une réunion du conseil municipal le 4 juin, les élus préfèrent refuser l’autorisation de poursuivre les tests. La maire, Marilyn Ezzy Ashcraft, justifie cette décision en affirmant qu’elle n’a “pas un ardent désir d’être à la pointe de la technologie”.
Malgré la déception, la directrice du programme, Sarah Doherty, affirme chercher de nouveaux sites pour poursuivre les recherches.