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13 juin 2024 à 16h13

Durée de lecture : 3 minutes

La bio n’est pas encore sortie de la crise, au regard des chiffres de l’année 2023 présentés par l’Agence bio le 13 juin. « Les dépenses [des consommateurs] sont passées de 6 à 5,6 % en 2023 », a lancé Laure Verdeau, directrice de l’agence.

Les magasins bio tirent leur épingle du jeu

Bien que l’inflation du prix dans le bio ait été moins forte que dans le conventionnel (8 % contre 12 %), les ventes ont continué de baisser dans les grandes surfaces (-3,8 %) — notamment celles de fruits, dont la présence en rayon a beaucoup diminué. « On espère que la grande distribution entendra l’appel en réassortissant ses rayons en bio », a précisé Jean Verdier, président de l’Agence bio.

Les magasins bio spécialisés ont, quant à eux, bénéficié d’un chiffre d’affaires en hausse de 2,2 % en moyenne, même si leur nombre continue de reculer, de 7 % en 2023. Résultat : on se retrouve actuellement avec le même nombre de magasins qu’en 2017, soit 2 826, mais avec des surfaces de vente souvent plus élevées.

Les magasins bio spécialisés ont, quant à eux, bénéficié d’un chiffre d’affaires en hausse de 2,2 % en moyenne, même si leur nombre continue de reculer.
© Sebastien Lapeyrere / Hans Lucas via AFP

La vente directe, qui pèse 14 % du marché bio, est celle qui a le mieux tiré son épingle du jeu, avec une croissance de 9 %. Les « 27 000 fermes bios qui vendent en direct […] constituent un maillage beaucoup plus dense que la grande distribution », a indiqué Laure Verdeau.

Les cantines et restaurants toujours à la traîne

Selon le dernier baromètre de l’Agence bio, les consommateurs réclament aussi des produits bios en restauration hors domicile. Là, le bât blesse : le taux de bio recule dans les cantines passant de 7 à 6 % et ne décolle toujours pas dans les restaurants.

Lire aussi : L’agriculture bio dans la tourmente

« Ces débouchés sont pourtant nécessaires à l’accueil des candidats au bio côté agricole, afin de garantir le renouvellement des générations et de façonner aujourd’hui ce que nous produirons demain », martèle l’Agence bio. Car les nouveaux agriculteurs souhaitant s’installer en bio ne manquent pas, ils représentent même 60 % des candidats.

Un recul historique des surfaces qui inquiète la Fnab

« Les producteurs sont 7 % à rentrer dans le bio cette année, versus 5 % de sortants. Ce taux reste stable et prend le contrepied des propos parfois alarmistes sur la crise du bio », juge l’Agence.

Reste que les surfaces agricoles bio ont reculé l’an dernier, avec une perte historique de 54 184 hectares. Une baisse essentiellement due au passage en conventionnel de surfaces fourragères et des grandes cultures. « Clairement la cible [des aides] a été manquée, non seulement les céréaliers ne passent pas en bio mais pire, plusieurs d’entre eux arrêtent », déplore la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué. Elle estime que ne financer que la conversion était une erreur : « Ce sont bien des aides dans la durée qui permettent d’inciter au passage en bio, pas des aides très généreuses sur une période courte. »



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