« Quel dommage » (2018) ! « Ce n’est pas un rêve » (1965) mais un cauchemar qu’ont vécu ses fans (j’en suis), le 11 juin 2024, en apprenant la mort de François Hardy.
Nous avons pleuré comme des madeleines à l’annonce de son décès. Mais, ce ne fut pas uniquement parce que « Madeleine » est son second prénom. Non. C’est avant tout parce que, Françoise Madeleine Hardy, cette autrice-compositrice-interprète et actrice française née à Paris le 17 janvier 1944, nous l’aimons beaucoup.
J’en parle au présent (« aimons ») et non pas au passé (« aimions »), car lorsqu’une artiste est, comme elle, à ce point aussi fantastiquement ancrée dans les cœurs (et dans la mémoire collective), « Le temps de l’amour » (1962) ne s’arrête jamais.
C’est le « Message personnel » (1973) que je tiens à lui adresser ici, en utilisant (« en italique »), des titres de chansons de son œuvre, histoire de lui rendre hommage.
Elle a écrit « Tant de belles choses » (2004). Ah si ! En 50 ans de carrière, « Mon amie la rose » (1964) a sorti 28 albums. « Personne d’autre » (2018) n’a fait mieux. Ce n’est pas Jacques Dutronc, son compagnon de toujours (1), qui dira le contraire. Ni Thomas Dutronc, leur fils né en 1973.
Et, alors que c’est à la mort de son idole que l’on pleure le plus, généralement, c’est de son vivant, elle, que François Hardy nous a le plus ému.
Wikipédia et l’intéressée confirment : le répertoire de Françoise Hardy est basé sur des mélodies mélancoliques qu’elle affectionne.
« J’ai toujours été la même, j’aime les belles chansons lentes sur fond de violons. Je n’aime que les chansons tristes. » – Magazine Best, n° 62, janvier 1982.
Somptueuse en tous points qu’elle était, « Tous les garçons et les filles », de mon âge et d’autres, étaient amoureux d’elles. Ça date du 28 octobre 1962, jour où elle a interprété pour la première fois à la télévision, cette chanson qui a lancé sa carrière.
À cet égard, j’ai une anecdote dont nous ne sommes pas peu fiers, chez France-Soir : c’est en partie grâce à notre journal que François Hardy s’est lancée dans la chanson.
En effet, après une première année d’études supérieures d’allemand à la faculté des lettres de Paris, une annonce parue quatre ans plus tôt « Noir sur blanc » (2010) dans France-Soir dans la rubrique « Les Potins de la commère », a retenu son attention. Le rêve de cette grande « Sentimentale » (2017) étant de faire un disque : la maison de disques Pathé-Marconi souhaite auditionner de jeunes chanteurs. Françoise Hardy a obtenu un rendez-vous et a passé un essai. Celui-ci est resté sans suite. Cependant, cette expérience l’a encouragé à continuer, car elle n’a pas été jetée dehors.
Et, voilà ! La suite, vous la connaissez : 50 ans d’un succès mérité et ininterrompu.
Malheureusement, « Pas gentille » (1964), la mort l’a convoquée mardi dernier : « Moi vouloir toi » (2003), lui a-t-elle dit. Et malgré le « Dis-lui non ! » (1965) que nous avons tous hurlé à notre idole, et bien qu’en d’autres circonstances cette française qui a brillamment défendu les couleurs de Monaco au Concours Eurovision de la chanson le 23 mars 1963 à Londres (2), lui aurait rétorqué « Je ne vous aime pas » (2010), François Hardy a accepté de « Partir quand même » (1998), direction « L’autre côté du ciel », (2010), faire « Trois petits tours » (2018), en « Dilettante » (1988), « à l’ombre de la Lune » (1978), et « Rêver le nez en l’air » (1973).
Pourquoi ? Parce que c’est « Un mal qui fait du bien » (2018).
Atteinte d’un cancer du larynx en phase terminale, elle a demandé le droit à l’euthanasie en France.
« J’ suis d’accord » (1962) : vouloir monter sur ce « Train spécial » (2018) en une telle occurrence, « Quel mal y a-t-il à ça ? » (1964)
La pauvre ! Elle avait déclaré ceci à ce sujet, fin mars 2021, sur les ondes de RTL : « Je suis dans un état de souffrance vraiment cauchemardesque la plupart du temps. »
En cela, une fois n’est pas coutume, c’est « Avec toute ma sympathie » (2017) que je remercie céans la grande faucheuse de l’avoir conviée à partir en « Villégiature » (2017), jouer « à cache-cache » (2018), faire « La sieste » (2017) et faire « Des ronds dans l’eau » (2009). « Ces petits rien » (1982) qu’on aime savourer « Dans le monde entier » (1964), « Un cœur éclaté » (2010). J’entends par là, en attendant l’arrivée salvatrice et régénérante « Des lendemains qui chantent » (2006).
« Dors mon ange » (2018), lui a très certainement dit son éternel amoureux. « Seras-tu là ? » (2018) pour m’accueillir lorsque je mourrai ? Puis, s’il est inconsolable, « Tu n’as qu’un mot à dire » (1964) et je te rejoins. Diable ! « L’amour ne dure pas toujours » (1963), le chagrin, lui, si.
« Les mots s’envolent » (2010), c’est vrai, mais les jolies mélodies, elles, demeurent à jamais.
Ainsi voici maintenant venu « Le temps des souvenirs » (1965).
Comme « Il se fait tard » (1965), si vous me permettez, Madame, de vous tutoyer, j’aimerais terminer cette éloge funèbre sur une dernière chanson à vous : « Toi je ne t’oublierai pas » (1963).
(1) malgré leur séparation en 1987, ils n’ont jamais divorcé. (corrigé par la rédaction)
(2) avec « L’Amour s’en va », une chanson de sa composition. Elle s’est classée cinquième sur seize, ex-aequo avec le représentant de la France Alain Barrière et sa chanson Elle était si jolie.