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Au Guatemala, le grand ménage a commencé, par Mikaël Faujour (Le Monde diplomatique, juin 2024)

ByVeritatis

Juin 25, 2024


«Actuellement, nous faisons face à une situation où des mafias politiques s’organisent pour prendre le contrôle des institutions de l’État et les mettre au service de la corruption et du crime. C’est une menace fondamentale pour la viabilité de nos démocraties. » Ce vendredi 16 février 2024, lors de la 60e conférence de Munich sur la sécurité dans laquelle il intervient dans le cadre d’un atelier consacré à la corruption, M. Bernardo Arévalo sait de quoi il parle. Élu à la tête de son pays le 20 août 2023, il a subi depuis lors toutes sortes de tentatives, notamment alimentées depuis le pouvoir judiciaire, pour l’empêcher de prendre normalement ses fonctions le 14 janvier 2024.

Depuis la capitale de la Bavière d’où il s’exprime, la cible est précise : le « pacte des corrompus ». C’est sous ce nom qu’est communément désignée au Guatemala l’alliance d’ombres tissée au sein des institutions du pays (Congrès, pouvoir judiciaire) et du monde économique et médiatique entre plusieurs secteurs de l’oligarchie conservatrice — affairiste et corrompue — et l’appareil militaire, en lien avec le crime organisé et le narcotrafic. Cette dernière a pour but de maintenir leurs intérêts au pouvoir et de favoriser un système de captation des ressources nationales conçu à leur avantage. Elle sait également se mettre en mouvement lorsqu’il s’agit d’empêcher qu’une élection démocratique ne puisse venir remettre fondamentalement en cause ce système.

Élu au second tour avec 58 % des voix face à Sandra Torres (37 %) — ex-épouse de l’ancien président Álvaro Colom (2008-2012) se présentant comme social-démocrate — dans le contexte d’une faible participation (45 %), le nouveau président et son parti Semilla (« graine ») incarnent une social-démocratie tempérée. Avec son profil d’intellectuel assumé, chose inhabituelle à la tête de cet État centre-américain, ce docteur en philosophie et anthropologie sociale, ancien diplomate mais aussi fils du premier président réformiste démocratiquement élu du pays (Juan José Arévalo, (…)

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