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La négociation qui aurait pu mettre fin au conflit en Ukraine, par Samuel Charap & Sergueï Radchenko (Le Monde diplomatique, juillet 2024)

ByVeritatis

Juil 4, 2024


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Michel Slomka. – De la série « Topographies II – Donbass », 2022. Tranchées de la ligne de front du Donbass creusées pour la plupart entre 2014 et 2017

© Michel Slomka/MYOP (Source des images : Google Earth. Image © 2022 Maxar Technologies, Marioupol ouest, février 2016)

Aux premières heures du 24 février 2022, l’aviation russe pilonne l’Ukraine. L’infanterie et les blindés de Moscou pénètrent dans le pays depuis le nord, l’est et le sud. Bientôt, les Russes tentent d’encercler Kiev. Il s’agit des premiers jours d’une invasion qui aurait pu entraîner la soumission totale de l’Ukraine. Rétrospectivement, il semble presque miraculeux que cela ne soit pas advenu.

Les évolutions du champ de bataille sont relativement bien connues. Ce qui l’est moins, c’est l’intense activité diplomatique qui a mobilisé Moscou, Kiev et bien d’autres acteurs, et qui aurait pu aboutir à un règlement du conflit quelques semaines seulement après son déclenchement.

Fin mars 2022, une série de réunions, en présentiel et en visioconférence, se tiennent en Biélorussie puis en Turquie. Elles débouchent sur un document commun, le « communiqué d’Istanbul », qui élabore le cadre d’un accord de paix. Dès lors, les négociateurs ukrainiens et russes entreprennent de rédiger un texte plus précis, fournissant à l’Ukraine des garanties de sécurité multilatérales, ouvrant la voie à sa neutralité permanente et, à terme, à son adhésion à l’Union européenne. Mais, au mois de mai, les négociations s’interrompent. Que s’est-il alors passé ? Jusqu’à quel point les protagonistes étaient-ils proches de conclure un accord ? Et pourquoi ne l’ont-ils en définitive jamais fait ?

Revenons au 24 février. Ce jour-là, M. Vladimir Poutine prononce un discours dans lequel il justifie l’invasion par la nécessité de « dénazifier » l’Ukraine. Un objectif qui impliquerait de renverser le gouvernement de Kiev, voire de tuer ou capturer M. Volodymyr Zelensky. Pourtant, quelques jours plus tard, Moscou entreprend d’explorer l’éventualité d’un compromis. La guerre n’est pas la promenade de santé que M. Poutine espérait. L’ouverture rapide de pourparlers suggère que le président russe a très tôt abandonné l’idée d’un changement de régime. M. Zelensky manifeste sa volonté de rencontrer son homologue, qui refuse de lui parler directement (…)

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