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Désinvolture diplomatique, par Grégory Rzepski (Le Monde diplomatique, juillet 2024)

ByVeritatis

Juil 5, 2024


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Aaron Johnson. – « Dances With Wolves » (Danse avec les loups), 2019

L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin conforte l’impression d’un chef de l’État aux décisions impulsives, erratiques et souvent désastreuses. En matière de politique étrangère, les toquades du président de la République font planer chez les adversaires comme parmi les alliés un doute sur le sérieux et la stabilité de la diplomatie française. Car M. Emmanuel Macron a volé vers toutes les régions du monde pour dispenser des leçons ou proposer des plans boiteux, avec une réussite presque nulle.

L’Afrique ? Un « non-sujet »

« Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien. » Le 1er juin 2017, les embarcations des migrants vers Mayotte inspirent un bon mot à M. Macron. Le tollé ne l’empêche pas de récidiver six mois plus tard lors d’une conférence à l’université de Ouagadougou aux côtés de M. Roch Marc Christian Kaboré. Tandis que le président burkinabé a dû s’absenter, le Français amuse l’auditoire. « Il est parti réparer la climatisation ! » À une étudiante qui l’interroge au cours de la même conférence sur les armées hexagonales dans la région, M. Macron réplique, cette fois sans rire : « Ne venez pas me parler comme ça » et, dans un coup de menton, « Vous ne devez qu’une chose aux soldats français : les applaudir. »

Depuis, ces militaires ont quitté le Burkina Faso, mais aussi le Mali, le Niger, et M. Macron suit un cheminement illisible. Un an à peine après avoir condamné le putsch qui a renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, il se précipite à N’Djamena adouber M. Mahamat Idriss Déby Itno — auteur d’un coup d’État au Tchad après la mort de son père en avril 2021 —, alimentant les soupçons de « deux poids, deux mesures ». Puis, malgré l’échec malien et la destitution de M. Kaboré en janvier 2022, M. Macron s’acharne à en découdre au Sahel contre un ennemi insaisissable, ce qui contribue à la déstabilisation du Niger et au renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023.

Le 20 juin dernier à l’Élysée, le chef (…)

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