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Face au fascisme, la bataille ne fait que commencer



8 juillet 2024 à 16h41
Mis à jour le 8 juillet 2024 à 17h13

Durée de lecture : 3 minutes

La France a rejeté le fascisme. Deux tiers des Françaises et Français ont rejeté un parti raciste. Voilà ce qui a été dit au monde dimanche 7 juillet et qui constitue une magnifique nouvelle. Elle ouvre la lumière dans un monde obscurci par les thèmes nauséabonds propagés par les mouvements d’extrême droite et les médias aux mains de divers milliardaires. Après trois semaines de campagne d’une dureté rarement connue, où insultes et attaques diffamatoires ont plu sur la gauche et sur les écologistes, les électeurs ont remis la raison au milieu du pré.

Tout cela n’aurait pas été possible sans une mobilisation magnifique, où ce ne sont pas tant les partis qui ont mené la bataille que des centaines de milliers, des millions de citoyennes qui ont, chacune et chacun, à leur façon, tenté de convaincre leurs proches, leurs voisins, voire les inconnus dans la rue ou sur les réseaux sociaux que le RN pouvait nous faire basculer dans un monde de haine et de rejet de l’autre.

Maintenir la pression

Les médias indépendants se sont dépensés comme jamais, et à Reporterre, on est fiers d’avoir réuni le mouvement écologiste dans un cri commun contre l’extrême droite et d’avoir apporté notre pierre à deux beaux rassemblements organisés par les médias indépendants et de nombreux syndicats et associations place de la République, à Paris. Nous avons aussi, sans relâche, multiplié enquêtes, reportages, entretiens, posts sur les réseaux sociaux, pour souligner les enjeux dramatiques de ce scrutin. Tout ceci souligne, s’il en était besoin, le rôle vital des médias indépendants pour faire vivre un vrai débat dans ce pays.

Aujourd’hui, une nouvelle période s’ouvre. La bataille politique va commencer à l’Assemblée nationale, et obliger les uns et les autres à des rapprochements. Il est indispensable que le mouvement populaire qui a exprimé son rejet du racisme ne se relâche pas. Car la pression de l’extrême droite restera forte, encouragée par une partie notable de l’oligarchie néolibérale. Il est indispensable de transformer l’élan du Nouveau Front populaire en une dynamique durable. Qui regagne les campagnes et les petites villes, qui montre qu’une politique de justice sociale et écologique est bénéfique à toutes et à tous, qui écarte encore plus fort les rideaux de l’enfermement pour faire entrer la lumière d’un avenir désirable.

Remettre l’écologie au centre

On peut espérer que la force nouvelle de la gauche et des écologistes permettra de changer l’atmosphère générale du débat politique : d’imposer les questions d’insécurité sociale, du renouveau nécessaire des services publics, de remise en cause de projets d’infrastructures climaticides, de transports, d’éducation, de santé. Et aussi reposer la question des libertés publiques et du contrôle nécessaire des agissements d’une police que le gouvernement macronien a laissé en roue presque libre. Et encore, de remettre au centre de l’attention l’actualité occultée de la catastrophe écologique, quand le monde vient de connaître son douzième mois le plus chaud jamais enregistré.

Alors qu’une période grave et intense s’ouvre, et que l’échéance présidentielle de 2027 va renouveler l’affrontement entre deux visions radicalement opposées de l’avenir, il importe enfin de conserver une idée simple et claire : ce qui a permis de gagner, c’est l’unité. Cette unité essentielle entre les gauches et les écologistes, entre les radicaux et les sociodémocrates, entre les militants de toutes natures et de toutes formes d’action, entre quartiers populaires et monde du travail… C’est ensemble que l’on gagne : pas un slogan, mais un principe d’action.



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