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La voiture électrique, un pari risqué pour les constructeurs

ByVeritatis

Juil 11, 2024


Les ventes de voitures électriques subissent un ralentissement de croissance que l’Union européenne surveille de près. Dans le même temps, selon les informations des Échos, les constructeurs vont aussi devoir viser abaissement de 15% de leurs émissions sur les ventes faites à partir de 2025. S’ils ne parviennent pas à s’aligner sur cette nouvelle directive européenne, de « lourdes pénalités financières » sont attendues.

Cette réglementation, la Corporate Average Fuel Economy (CAFE), impose aux constructeurs des seuils d’émission de CO2 à ne pas dépasser. En 2020, il fallait que 95% de la flotte soit en-dessous de 95g/km, puis 100% en 2021, tandis qu’il est à présent nécessaire pour 2025 que la flotte soit en-dessous 81g de CO2 par km. Rien que pour le seuil de 2020, l’amende était déjà salée. En effet, les constructeurs devaient s’acquitter de 95€ pour chaque gramme de CO2 excédentaire, multiplié par le nombre de véhicules vendu dans l’année par le constructeur.

Un total que Luc Chatel, président de la Plateforme automobile française, chiffre à « une dizaine de milliards d’euros d’amende ». « Au moment où certains disent qu’il faut revenir sur l’électrification du parc, les constructeurs sont obligés au contraire d’accélérer » en raison des amendes sévères qui les attendent à l’arrivée, s’indigne-t-il.

L’objectif semble aujourd’hui de plus en plus compliqué à assumer pour les constructeurs, en raison de l’affaissement du marché depuis quelques mois. Cela s’expliquerait notamment par la fin du bonus à l’achat en Allemagne, qui pouvait monter jusqu’à 4 500 euros.

Cependant, cette amende de dix milliards d’euros seraient surtout brandie, selon le média, afin de « mettre la pression sur les pouvoirs publics pour obtenir des contreparties ». Une façon d’inciter au maintien du bonus écologique pour les particuliers et la remise en place de celui pour les entreprises.

En Allemagne, Volkswagen se mobilise, réclamant la suspension des amendes afin de soutenir le projet d’électrification du parc automobile. Sans quoi, les modèles électriques deviendront moins rentables que les thermiques. La marque allemande aurait en charge jusqu’à 4 milliards d’euros, soit 19% de son bénéfice avant le passage des intérêts et des impôts. Renault et Stellantis ne sont pas en reste, le premier risquant de se délester d’un milliard d’euros l’année prochaine, soit 28% de son bénéfice.

Afin d’amortir de telles pénalités, les constructeurs automobiles pourraient opter pour la réduction de leur marge en bradant les modèles concernés, pourtant déjà avec une marge bien inférieure aux thermiques. De quoi inciter à terme le retour de constructions thermiques pour garantir aux constructeurs des bénéfices ? Nous observons là les limites de la politique punitive, où la prise en étau empêche de suivre les directions politiques prises hors-sol, sans considération pour la réalité de telles mesures.





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