12 juillet 2024 à 16h14
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Avec 8,2 milliards d’humains, la barque humaine continue de s’alourdir gentiment — nous avons franchi la barre des 8 milliards en 2022. Selon les dernières projections de la population mondiale, publiées le 11 juillet par la Division de la population des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre les 9,7 milliards en 2050 puis un pic de 10,3 milliards dans le milieu des années 2080, avant de commencer à rétrécir : les prévisions tablent sur 10,2 milliards d’individus en 2100, soit 700 millions de moins que prévu il y a dix ans.
Le sujet est suffisamment complexe pour qu’une simple arithmétique ne suffise pas à comprendre les subtilités de la démographie planétaire. D’abord, la population mondiale continue d’augmenter d’environ 1,2 % par an, mais les taux de croissance varient considérablement d’une région à l’autre. La population de l’Afrique subsaharienne devrait augmenter des deux tiers d’ici 2050, alors que celles de l’Europe et de l’Amérique du Nord devaient stagner.
Le taux de fécondité mondiale — passé de 3,31 enfants par femme en 1990 à 2,25 en 2024 — devrait encore reculer à 2,07 en 2050, selon l’ONU. Aujourd’hui, deux tiers de la population mondiale vivent dans une région où la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme. En 2024, la fécondité reste en moyenne supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (4,3 enfants), en Océanie à l’exclusion de l’Australie et Nouvelle-Zélande (3,0), en Afrique du Nord, Asie occidentale (2,7) et en Asie centrale et méridionale (2,2).
Autre enseignement : la population mondiale prend un coup de vieux. D’ici aux années 2070, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus devrait atteindre 2,2 milliards et dépasser celui des personnes de moins de 18 ans. L’espérance de vie à la naissance est passée de 64 ans en 1990 à 73,3 ans en 2024 et devrait s’établir à 77 ans en 2050. Évidemment, la donnée varie énormément d’un pays à l’autre : dans les pays les moins avancés, l’espérance de vie à la naissance accuse un retard de sept ans par rapport à la moyenne mondiale.
Les populations de la Russie, de la Chine ou du Japon ont encore reculé comme dans 61 pays au total. En Chine, la population devrait diminuer de 200 millions, soit près de 14 %, entre 2024 et 2054. Les baisses les plus fortes étant attendues en Albanie, Bosnie-Herzégovine, Lituanie et Moldavie si les forts mouvements de départs et la faible fécondité se poursuivent.