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Laurence Tubiana, une candidate à Matignon qui tire les ficelles du lobby climatique en Europe

ByVeritatis

Juil 19, 2024


Une semaine après avoir remporté le plus grand nombre de sièges au second tour des élections législatives, les formations du Nouveau Front populaire (NFP) ne sont toujours pas parvenues à un accord. Proposé par La France Insoumise (LFI), le nom de Huguette Bello a été vite écarté par le Parti socialiste (PS). A son tour, le PS a proposé cette semaine le nom de Laurence Tubiana et fait grincer les dents de LFI. Pour Olivier Faure, cette sherpa de la COP21 à Paris, “est connue pour être économiste, diplomate et engagée sur le terrain environnemental et social”. Pour les Insoumis, elle est surtout “Macron compatible”. Et ceci est bien un euphémisme. Ce nom est celui d’une macroniste qui fait déjà presque mieux que Macron, un ersatz de Christine Lagarde et Ursula von der Leyen réunies et surtout, l’élève d’un certain Klaus Schwab qui a finalement pratiquement dépassé son maître.   

Dirigeante de l’European Climate Foundation (ECF) depuis 2017, Laurence Tubiana, qui, d’ailleurs, critiquait cela fait une semaine le programme du NFP, n’est pas la candidate idéale pour Matignon mais plus que parfaite pour … Bill Gates, BlackRock, McKinsey, Bloomberg le WEF,et tant d’autres organisations climatico-politico-financières, tant elle a réussi, par son lobbyisme et ses subventions, à orienter la politique européenne sur la base de son narratif climatique.  

L’ECF, un poulpe climatique aux tentacules obscurs 

Avant d’être l’ambassadrice de l’accord de Paris sur le Climat et de la COP21, Laurence Tubiana était encore méconnue du grand public. Elle est pourtant proche depuis la fin des années 1970 de Lionel Jospin, qui la chargera entre 1998 et 2002 de diriger la délégation française et les négociations lors du protocole de Kyoto. Elle devient chercheuse pour l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) puis directrice du laboratoire d’économie internationale. Universitaire et professeure de développement durable à Sciences Po de Paris, elle est la fondatrice du think-tank de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et devient présidente du conseil d’administration de l’Agence française de développement.  

C’est à partir de 2014-2015 que son nom devient notable. En mai de cette année, elle est nommée représentante spéciale du gouvernement français pour la conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. Laurence Tubiana devient même, aux dires de certains, “l’architecte” de l’accord.  

La voici, en 2017, dirigeante de la Fondation européenne pour le climat (ECF). Un (sinistre) tournant dans l’Histoire. L’ECF, c’est quoi ? Officiellement, il s’agit “d’une initiative philanthropique qui œuvre pour favoriser la transition vers la neutralité carbone”. En coulisses, il s’agit d’un distributeur semi-automatique de billets, alimentés à coups de dizaines de millions de dollars par les fondations américaines philanthropiques les plus sulfureuses pour financer des centaines d’ONG et leurs lobbyistes au Parlement européen en faveur de la “neutralité carbone”.  

“Eh oui ! C’est fait pour influencer et avec de l’argent de l’oligarchie…, des études, des idées, des actions, des évènements, des lobbies qui vont effectivement travailler pour que l’Union européenne se “verdisse plus vite” comme on le souhaite outre atlantique. Il n’y a aucun doute là-dessus”, résume Pascal Lamy, ancien commissaire européen, “ergien” assidu et proche collaborateur de la CEO, Laurence Tubiana, à la journaliste Florence Autret. 

La machine, aussi complexe qu’opaque, est bien huilée. A la tête du réseau, nous retrouvons des fondations, essentiellement américaines, comme Hewlett-Packard ou Bloomberg (du nom de l’ancien maire de New-York et fondateur du groupe de presse éponyme, NDLR), et surtout les eugénistes de la Famille Rockefeller ainsi que Bill et Melinda Gates.  

L’ECF redistribue alors, à travers un vaste réseau, cette manne financière à des ONG européennes. En 2021, selon un rapport d’activités, il est question de 1177 subventions, qui ont concerné pas moins de 713 organisations de la société civiles actives dans 7 domaines, dont la santé, l’agriculture, la finance et les transports. Le tout, à travers des circuits nébuleux et non transparents.  

Qui figure parmi les “heureux élus” ? Nous retrouvons l’European Environment Bureau (EEB), un groupement d’ONG qui se charge du lobbying au Parlement européen à Bruxelles. Doté d’un budget de 5,6 millions d’euros, l’EEB mobilise autant de lobbyistes que les associations de Big Pharma ou d’industries énergétiques ou chimiques, soit une trentaine. A ce bataillon d’ONG vient s’ajouter celui de la CAN Europe, branche du Climate Action Network, qui dit regrouper 1500 ONG et qui met sur la table, avec l’EEB, l’un des plus gros budgets de lobbying au sein de l’UE.  

Un lobbying à faire flancher l’Europe 

Le train roulait déjà à pleins gaz avant la venue de Laurence Tubiana. L’ECF, selon la même enquête, était alors dirigé par des hommes d’affaires, particulièrement un Néerlandais et deux Allemands, dont l’essentiel de leur carrière s’est déroulée chez Shell mais surtout McKinsey, avant de devenir, pour l’un d’entre eux, à savoir Christopher Wolff, directeur général de l’ECF, membre du comité exécutif du World Economic Forum.  

A cette période-là, lorsque Laurence Tubiana récoltait les lauriers pour l’Accord de Paris, la Fondation européenne pour le climat ciblait particulièrement le secteur du charbon. C’est un certain Brian Ricketts, secrétaire général d’Euracoal, lobby du secteur, qui fait de premières révélations sur l’ECF, après avoir constaté l’arrivée soudaine de dizaines d’ONG prônant la sortie du charbon. Toutes étaient financées par cette fondation, qui n’hésitait pas à user de manipulations pour atteindre son objectif, comme le fait de s’associer avec le clergé catholique en Pologne pour déstabiliser le gouvernement conservateur de l’époque.   

Brian Ricketts dénonce alors, dans son rapport, “le projet de démanteler notre mode de vie et de le remplacer par une expérimentation promue par une élite qui vise l’influence sur les décideurs de l’Union européenne, le pouvoir sur les citoyens et une richesse prélevée sur nous tous”.  

“L’architecte” de l’accord de Paris entre en jeu et l’ECF passe à la vitesse supérieure. Peu après la COP21, l’UE, dont les commissaires reçoivent des dizaines de représentants de la fondation, donne le coup d’envoi à son objectif de neutralité carbone d’ici 2050, Objectif qui servira de base au fameux “Green Deal” d’Ursula von der Leyen.  

La candidate à Matignon prend les commandes. C’est elle qui, de par son titre, approuve “les dépenses liées aux subventions distribuées” et “supervise les activités de la Fondation”. Après les donations, des bilans sont établis annuellement. Et s’il le faut, les feuilles de route sont redéfinies. Car si l’ECG et ses branches tentaculaires “amènent un financement vraiment nécessaire”, les subventionnés se disent “en permanence” confrontés “à des dilemmes”. “Parfois les agendas s’alignent, parfois il faut changer un peu de direction (..) Ils prennent un rôle très actif. Cela peut faire grincer des dents, quand ils vont au-delà de leur rôle financier”, déplore-t-on, sous couvert d’anonymat. “Ils sont très forts pour te mettre des bullet points dans la bouche”, dit-on.  

Ce forcing vers la neutralité carbone, cause épousée par le World Economic Forum et ses soutiens comme la fondation Gates, est surtout la conséquence, ou plutôt l’œuvre du Global Communications Strategic Council. Là encore, il s’agit d’une des multiples branches de l’ECF, longtemps dissimulée jusqu’à une enquête en 2021 de Politico.  

Dirigé par un certain Tom Brookes, un ancien de Microsoft et Apple avant de fonder son agence de lobbying, Gplus, ce “Council” réunit “des professionnels de la communication dans les domaines de l’énergie et du climat” pour gérer les relations publiques. Tout ce narratif qui se veut “basé sur la science” est construit dans ce “labo”, dont les légionnaires sont en première ligne dès la manifestation des “climatosceptiques”.  

Mais Laurence Tubiana ne s’arrête pas là. Qui dit “économie verte” dit “finance verte”. Il est alors question de réorientation des investissements ou surtout, de la financiarisation de la nature, dont certaines fondations font leurs choux gras, recevant bien rapidement les subventions de l’ECF. Une belle opportunité somme toute très lucrative pour les Gates, le WEF et BlackRock, avec leurs projets de viandes artificielles et de farines d’insectes.  

En parlant du tout-puissant gestionnaire des actifs, cette “organisation philanthropique” dirigée par un “visionnaire” selon Tubiana, la Commission européenne s’est vite empressée de lui attribuer un contrat de réalisation d’une étude sur l’intégration des facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans le cadre prudentiel bancaire de l’UE, sans sourciller un instant sur les éventuels conflits d’intérêts, quand Blackrock est omniprésent.  

Finalement, Tubiana est-elle “Macron compatible” ? Une éventuelle nomination de celle qui se dit être “une femme de gauche et écologiste” qui a soutenu le président et ses mesures, ne serait-elle pas une victoire, non seulement pour l’ancien banquier de Rotschield mais également pour le “pouvoir global” ? 





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