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Guerre culturelle à l’italienne, par Antoine Pecqueur (Le Monde diplomatique, juillet 2024)

ByVeritatis

Juil 24, 2024


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Blu. — Fresque murale dans le quartier de Quarticciolo, Rome, 2019

C’est l’un des membres du gouvernement les plus proches de la présidente du conseil Giorgia Meloni. Autrefois militant dans plusieurs organisations néofascistes, dont le Mouvement social italien (MSI), journaliste et directeur de médias, M. Gennaro Sangiuliano a toujours défendu une ligne conservatrice. Il entend désormais élaborer une culture d’extrême droite. Conformément à ses attributions. Le 17 mars dernier, le ministre de la culture revient dans sa ville natale. Naples commémore ce jour-là l’unité italienne. Mais M. Sangiuliano s’y rend, lui, pour célébrer le lancement d’une rétrospective consacrée à John Ronald Reuel Tolkien au Palais royal, que le gouvernement fait tourner dans tout le pays. En novembre à Rome, Mme Meloni — elle-même grande admiratrice de l’écrivain — a inauguré l’exposition… qui n’a rien de spectaculaire. L’essentiel tient aux textes qui l’accompagnent et exaltent « la beauté du Seigneur des anneaux enracinée dans la foi chrétienne ».

« Le gouvernement se réapproprie les espaces culturels pour servir son idéologie. La culture est devenue un champ de bataille. C’est de la folie », s’inquiète le metteur en scène Romeo Castellucci. Il y a quelques années, Mme Meloni avait eu le mauvais goût de classer cette personnalité internationale parmi les « artistes autoproclamés qui insultent les symboles du christianisme ». L’écrivain Paolo Rumiz n’hésite pas, lui, à comparer les menées de l’actuel pouvoir à la marche sur Rome de Benito Mussolini en 1922 : « Le gouvernement prend les musées, occupe la télévision pour propager son nationalisme. »

Qu’en est-il vraiment ? Comme tous les gouvernements, celui de Mme Meloni dispose d’un pouvoir de nomination à la tête des plus grandes institutions ; et comme nombre d’entre eux, il l’exerce en privilégiant des gens de confiance. Ce qui désole l’ancien directeur du salon du livre de Turin, l’écrivain Nicola Lagioia : « Peu importe leur niveau de compétence, le but est qu’ils soient sur la même ligne (…)

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