• sam. Sep 21st, 2024

La France décroche les JO d’hiver… Sans savoir s’il y aura de la neige


25 juillet 2024 à 15h55
Mis à jour le 25 juillet 2024 à 17h05

Durée de lecture : 3 minutes

Les skieurs des Jeux olympiques 2030 dans les Alpes auront-ils assez de neige pour dévaler la montagne ? La question se pose après l’attribution de cette compétition à la France mercredi 24 juillet, sous condition de garantie financière.

Avec le réchauffement climatique, la neige va se faire rare à basse et moyenne altitude, c’est-à-dire sous les 2 000 mètres. « Cela ne veut pas dire qu’on n’aura plus du tout de neige chaque année. Il y a de fortes variations, avec de plus en plus d’années faiblement enneigées », explique à Reporterre Samuel Morin, chercheur à Météo-France et au CNRS, spécialiste de la neige. « Depuis cinquante ans, nous avons perdu un mois d’enneigement en montagne à basse et moyenne altitude et plus on avance dans le temps, plus on s’expose à des conditions d’enneigement défavorables », poursuit-il.

Les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la planète et un peu plus vite que l’Hexagone : +1,8 °C sur toute la France depuis le début du 20ᵉ siècle contre +2 °C dans ces montagnes.

Broyer de la glace pour en faire de la neige

Sous l’effet de la hausse des températures, les précipitations prennent plus souvent la forme de pluie que de neige. Le manteau blanc fond également plus rapidement au printemps. Toutefois, cette tendance à long terme ne permet pas de préjuger de l’état des pistes pour ces prochains jeux. « C’est difficile à anticiper. On ne peut pas mieux connaître les conditions d’enneigement en 2030 que pour la prochaine saison 2024-2025, indique Samuel Morin. Il ne faut pas s’attendre à un contexte climatique radicalement différent en seulement cinq ans, c’est une période courte pour le climat. »

Dans tous les cas, plus on monte en altitude, plus on aura des chances d’avoir de la poudreuse. La plupart des sites retenus pour ces Jeux se trouvent au minimum à 2 000 mètres d’altitude (La Plagne, Isola 2000, le Grand-Bornand) voire plus haut (La Clusaz, Méribel, Courchevel, Val-d’Isère).

Quelle que soit l’altitude, les organisateurs vont sans doute prévoir de quoi produire de la neige artificielle à foison grâce à de nouveaux canons à neige capables de fonctionner sous des températures positives.

« C’est une technologie qui consiste à broyer de la glace pour qu’elle ressemble à de la neige et ensuite l’étaler sur les pistes. C’est une méthode d’appoint, je n’ai pas connaissance d’un déploiement à l’échelle d’une piste entière ou d’une station », précise Samuel Morin.

Zéro neige naturelle lors des Jeux d’hiver de Pékin

En 2022, lors des Jeux d’hiver à Pékin, les skieurs n’ont pas vu le moindre flocon naturel : toute la neige a été produite de façon artificielle, avec des conséquences environnementales désastreuses.

En France, au début de l’hiver 2023, la plupart des compétitions de ski ont été annulées faute de neige. En 2024, la célèbre course transjurassienne a, elle aussi, été supprimée pour les mêmes raisons.

En Suisse, des bulldozers ont raclé le glacier Théodule afin de préparer une piste pour la Coupe du monde ski alpin. Des travaux jugés illégaux. Enfin, les stations font parfois venir de l’or blanc par camion, comme au Grand-Bornand et dans les Vosges l’hiver dernier.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *