• ven. Sep 20th, 2024

On s’immerge, ou on émerge ?, par Evelyne Pieiller (Le Monde diplomatique, août 2024)

ByVeritatis

Juil 26, 2024


JPEG - 130.7 ko

Henriette Adriensence. – « Échange, hommage à Van Gogh pour le centenaire », 1990

© ADAGP, Paris, 2024 – Photographie : Atelier 80 – ADAGP images

Les tournesols remuent. Les corbeaux s’envolent. Le soleil tourne sur lui-même. Le tableau palpite. Pas un instant pour s’ennuyer. Flux de lumières qui bougent. On fonce à l’intérieur de la toile. Volutes affolantes. C’est magique. On a « plongé » dans Van Gogh. L’expérience immersive. Les chefs-d’œuvre (en virtuel) de l’artiste, du « Mozart de la peinture », prennent comme qui dirait vie. Et en plus, merveille, on ne se contente pas de vibrer, on peut s’exprimer, en peignant soi-même, tout inspiré. Et voir le résultat projeté en XXL. Comment résister ?

Une heure quinze de visite, cinq millions de spectateurs depuis le début, en 2017, de cette opération quasi mondiale. Marseille, c’est fini, mais des billets sont encore disponibles à Los Angeles. Et si l’empreinte carbone pose problème, on pourra, là sans problème, s’immerger plus à proximité. On a un choix à ne plus savoir où plonger : le casque de réalité virtuelle, l’audio spatialisé, le « vidéo mapping » ou les vidéos à 360 degrés ont proliféré pour nous envelopper. Paris, par exemple, est généreux en moments modernes. On avait déjà pu entrer au cœur des œuvres de Gustav Klimt (1,2 million de visiteurs) ou se fondre dans La Nuit étoilée de Van Gogh, valeur sûre décidément (1,3 million de visiteurs), tous deux en 2019, à l’Atelier des Lumières. Aujourd’hui, on peut se « connecter à son enfant intérieur », « vivre une expérience mémorable » dans la House of dreamers (au Carrousel du Louvre, jusqu’au 31 août), la première exposition immersive « dédiée aux rêveurs de tous âges  », qui a déjà charmé Milan, Madrid et Rome. Ou se faire des frissons au Musée Grévin, qui se prête très logiquement à ces jeux de rôle high-tech, lors d’une rencontre tout ce qu’il y a de plus immersive avec les apaches de Paris — à partir du 30 août et de 18 ans.

Mais, plus chic, on peut aussi rencontrer jusqu’au 11 août au Musée d’Orsay de « jeunes artistes au destin incertain » — Claude Monet, Auguste Renoir, Paul Cézanne, Camille Pissarro, Edgar (…)

Taille de l’article complet : 1 953 mots.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *