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Entre gens du même monde, par Laetitia Guillemin (Le Monde diplomatique, août 2024)

ByVeritatis

Août 12, 2024


En France, quand il s’agit de représenter les différents milieux sociaux, les photographes s’intéressent rarement à la « haute société », en dehors de la presse people qui affiche les mondanités pailletées que les riches acceptent de montrer. Gwenn Dubourthoumieu prend le chemin inverse et les côtoie pour proposer un tout autre point de vue sur ce milieu fermé, qui n’aime rien tant que la discrétion (1). Après avoir été travailleur humanitaire et photoreporter, notamment en Afrique, il a choisi de représenter la grande bourgeoisie et l’aristocratie françaises. Son travail révèle, à la façon d’une enquête, les étapes de construction de l’élite, sur laquelle il porte un regard détaché d’affect. Il capte les corps, les gestes, les regards, dans une chorégraphie qui révèle les mécanismes codifiés de l’entre-soi, tels qu’ils s’affichent dans leurs pratiques de sociabilité — galas, cercles où l’on n’entre que par cooptation, chasse à courre, etc. Une soirée de rallye à l’aquarium du Trocadéro, des adultes en redingote rassemblés à l’étage surveillant leur progéniture qui se dandine dans la salle du bas : une photographie raconte la transmission de l’héritage symbolique et culturel. La sociologue Monique Pinçon-Charlot apporte un éclairage utile sur ce monde de privilégiés.



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