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Rien n’a changé depuis 1948 – sauf que les excuses d’Israël ne suffisent plus. – Les moutons enragés

ByVeritatis

Août 14, 2024


Par Jonathan Cook pour Jonathan Cook.net via Mondialisation.ca

On nous a menti pendant des décennies sur la création d’Israël. Il est né dans le péché et continue à vivre dans le péché

Les sondages montrent que tous les Israéliens, à l’exception d’une petite minorité, approuvent la sauvagerie qui a massacré des dizaines de milliers de Palestiniens, y compris les enfants. Un tiers d’entre eux pensent qu’Israël doit aller encore plus loin dans sa barbarie.

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“L’armée israélienne émet un nouvel ordre de déplacement du nord de la bande de Gaza”. Ce titre, concernant une nouvelle opération israélienne de nettoyage ethnique des Palestiniens dans la minuscule enclave de Gaza, assiégée et totalement détruite, a été publié jeudi dans Middle East Eye.

Lorsque j’ai commencé à étudier l’histoire d’Israël il y a plus d’un quart de siècle, certains se prétendant experts ont avancé de nombreux prétextes pour expliquer pourquoi les Israéliens ne devraient pas être tenus responsables du nettoyage ethnique de 1948 de quelque 750 000 Palestiniens de leurs maisons – ce que les Palestiniens appellent leur Nakba, ou Catastrophe.

  1. On m’a dit que la plupart des Israéliens n’étaient pas impliqués et ne savaient rien des crimes de guerre perpétrés contre les Palestiniens lors de la création d’Israël.
  2. On m’a dit que les Israéliens qui ont participé à des crimes de guerre, comme l’Operation Broom [Opération Balai] visant à expulser les Palestiniens de leur patrie, l’ont fait uniquement parce qu’ils ont été traumatisés par leurs expériences en Europe. Au lendemain de l’Holocauste, ces Israéliens ont supposé que, pour que le peuple juif survive, ils n’avaient pas d’autre choix que de chasser massivement les Palestiniens.
  3. D’autres m’ont dit qu’il n’y avait pas eu de nettoyage ethnique. Les Palestiniens auraient simplement fui au premier signe de conflit parce qu’ils n’avaient pas d’attachement historique réel à la terre.
  4. Ou bien on m’a encore raconté que le déplacement des Palestiniens était la conséquence malheureuse d’une guerre violente au cours de laquelle les dirigeants israéliens avaient à cœur les intérêts des Palestiniens. Les Palestiniens ne seraient pas partis à cause de la violence israélienne, mais parce qu’ils en avaient reçu l’ordre des dirigeants arabes de la région.

En fait, l’histoire raconte qu’Israël a supplié un grand nombre des 750 000 réfugiés de rentrer chez eux par la suite, mais que ces mêmes dirigeants arabes ont obstinément bloqué leur retour.

Chacune de ces affirmations est absurde et directement contredite par toutes les preuves documentaires.

C’est encore plus clair aujourd’hui, alors qu’Israël poursuit le nettoyage ethnique et le massacre du peuple palestinien plus de 75 ans après.

Tous les Israéliens savent exactement ce qui se passe à Gaza – après tout, leurs enfants-soldats ne cessent de mettre en ligne des vidéos montrant les derniers crimes perpétrés, comme bombarder des mosquées et des hôpitaux, ou pratiquer les tirs aléatoires dans les maisons.

Les sondages montrent que tous les Israéliens, à l’exception d’une petite minorité, approuvent la sauvagerie qui a massacré des dizaines de milliers de Palestiniens, y compris les enfants. Un tiers d’entre eux pensent qu’Israël doit aller encore plus loin dans sa barbarie.

Aujourd’hui, la télévision israélienne organise des débats sur la souffrance que les soldats devraient être autorisés à infliger en violant leurs prisonnières palestiniennes. Vous ne me croyez pas ? Regardez cette émission de la chaîne israélienne Channel 12 :

Si les craintes existentielles des Israéliens et des Juifs exigent encore de tuer, violer, et procéder au nettoyage ethnique des Palestiniens trois quarts de siècle après l’Holocauste, alors il nous faut traiter ce traumatisme comme le problème – et refuser de le tolérer plus longtemps.

Les habitants de Gaza fuient leurs maisons – ou du moins les rares dont les maisons n’ont pas été rasées par les bombes – pas parce qu’ils ne sont pas attachés à la Palestine. Ils fuient un secteur de la cage qu’Israël a créée pour eux vers un autre secteur pour une seule raison : parce que tous – hommes, femmes et enfants – sont terrifiés à l’idée d’être massacrés par une armée israélienne, au mieux indifférente à leurs souffrances et à leur sort.

Aucun argument sérieux ne peut être avancé aujourd’hui pour soutenir qu’Israël commet à regret l’un quelconque de ses crimes à Gaza, en bombardant des civils ou en les affamant, ou que ses dirigeants veillent au mieux-être de la population palestinienne.

Si Israël est jugé pour génocide par la plus haute juridiction du monde, c’est précisément parce que les juges le soupçonnent de nourrir les pires des intentions à l’égard du peuple palestinien.

On nous a menti pendant des décennies sur la création d’Israël. Israël a toujours été un plan de colonisation de peuplement. Et comme tous les autres projets coloniaux – des États-Unis à l’Australie en passant par l’Afrique du Sud et l’Algérie – Israël a toujours traité les populations autochtones comme un peuple inférieur, des êtres non-humains, des bêtes, et a toujours tout fait pour les éliminer.

Expulsion des civils de Tantura suite au massacre de Tantura en mai 1948. (Benno Rothenberg / Collection Meitar / Bibliothèque nationale d’Israël / Collection nationale de photographies de la famille Pritzker, Wikimedia Commons, CC BY 4.0)

Cette réalité, si criante aujourd’hui, l’était aussi du temps de la naissance d’Israël. L’État d’Israël a vu le jour dans le péché, et continue de vivre dans le péché.

Nous, Occidentaux, avons cautionné ses crimes en 1948 et y contribuons encore aujourd’hui. Rien n’a changé, sinon que les excuses ne passent plus.

Jonathan Cook

Cet article provient du blog de l’auteur, Jonathan Cook.net. Nothing’s changed since 1948 – except now Israel’s excuses don’t work, le 8 août 2024.

Version française : https://consortiumnews.com/2024/08/12/israels-been-like-this-since-1948/

via Spirit of Free Speech

Jonathan Cook est un journaliste britannique primé. Il a été basé à Nazareth, en Israël, pendant 20 ans. Il est l’auteur de trois livres sur le conflit israélo-palestinien : Blood and Religion : The Unmasking of the Jewish State(2006), Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East(2008) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (2008). Si vous appréciez ses articles, n’hésitez pas à lui apporter votre soutien financier.

La source originale de cet article est Jonathan Cook.net

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