La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris aura lieu le mercredi 28 août, de 20h à 23h. Pour l’occasion, les Champs-Élysées et la place de la Concorde se pareront de quelques 65 000 spectateurs, pour encourager les 4 400 athlètes et admirer les 184 délégations venues du monde entier. La compétition durera ensuite une dizaine de jours, soit jusqu’au 8 septembre. Malgré tout, peut-on vraiment parler d’enthousiasme ?
Non seulement ce sera la première fois que les Jeux paralympiques (JOP) d’été seront organisés à Paris, mais ce sera aussi la première fois que leur cérémonie d’ouverture se fera en dehors d’un stade. Voilà quelques années déjà que le spectacle est dans les bacs, et nous avions eu droit à une petite vidéo de présentation pour nous faire saliver.
Pour cette cérémonie, c’est Thomas Jolly qui est aux manettes, et il a promis “un spectacle qui mettra en lumière les athlètes paralympiques et les valeurs qu’ils incarnent. Un spectacle qui rassemblera les spectateurs et téléspectateurs du monde entier autour de l’esprit unique des Jeux Paralympiques.”
Entre éducation et accessibilité
Il n’est évidemment pas le seul à avoir de grands projets pour ces Jeux. Au cours d’un entretien avec Ouest-France, Tony Estanguet et Andrew Parsons, respectivement président du Comité d’organisation de Paris 2024 et président du Comité international paralympique (IPC), ont dit vouloir “éduquer les spectateurs”. “On est convaincu qu’on va tous prendre une claque et que ces Jeux vont nous émerveiller, mais aussi nous faire réfléchir sur des sujets très importants autour de l’inclusion, notamment.”, explique le Tony Estanguet.
De fait, l’organisation de cet événement unique devrait permettre d’améliorer l’accessibilité de Paris sur le long-terme. Comme le rapportent Les Échos dans un article du 25 août 2024, “l’échéance a permis à Paris et à la Seine-Saint-Denis d’accélérer leurs politiques d’inclusion en faveur des personnes handicapées.” Puisqu’ils ont largement contribué au rayonnement des Jeux olympiques, les sites de compétition ont été conservés et adaptés pour pouvoir accueillir les Jeux paralympiques aussi. Au total, une vingtaine de sites ont été reconfigurés, 280 000 places ont été prévues pour être accessibles en fauteuils, et 150 kilomètres de voies départementales de Seine-Saint-Denis ont vu leurs trottoirs adaptés. Malgré tout, ce n’est pas gagné.
C’était le point d’inquiétude des Jeux olympiques (JO), ça l’est au moins autant, sinon plus, pour les paralympiques : les transports parisiens. 150 véhicules ont été mis à disposition de l’événement, et 1 000 taxis ont été aménagés, mais cela reste bien léger par rapport aux millions de personnes qui doivent participer. D’autant qu’au niveau des transports en commun, “à peine 29 stations de métro sont accessibles en fauteuil”, comme le rappellent Les Échos. Et, cerise sur le gâteau, les Parisiens reviennent petit à petit chez eux pour préparer la rentrée scolaire. Autrement dit, c’est un bon départ pour l’amélioration de l’inclusivité, mais le chemin reste encore long.
Il reste encore des places
Même constat au niveau du remplissage des tribunes : malgré l’enthousiasme suscité par le succès des JO, il reste encore beaucoup de places pour les JOP. D’abord, le nombre de places disponibles total a été diminué de 2,8 millions à 2,5 millions.
Mercredi 21 août, les organisateurs des Jeux ont assuré que 1 750 000 de places avaient été écoulées. À une semaine de la cérémonie d’ouverture, cela laisse donc un trou de quelque 800 000 places. Pourtant, ces épreuves sont nettement plus accessibles que celles des Jeux olympiques. Sur la billetterie, on trouve encore plusieurs dizaines de milliers de places à 15€, et quasiment la moitié des places restantes à moins de 25€. Même la cérémonie d’ouverture, qui coûtait plus d’un millier d’euros pour les JO, est permise à 150€ pour les JOP.
Pour attirer les ventes, Paris 2024 insiste avec une campagne de communication : “Game is not over“. Sur les réseaux sociaux, certains internautes communiquent eux aussi pour mettre en avant les JOP, comparant par exemple Léon Marchand à Ugo Didier, nageur paralympique champion d’Europe, qui devrait “nous faire autant vibrer”.
Espérons, donc, que cet événement suscitera finalement l’engouement qu’il mérite.