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Une belle petite ville d’extrême droite, par Marina Da Silva (Le Monde diplomatique, septembre 2024)

ByVeritatis

Sep 3, 2024


Des hommes et des animaux épars sur un territoire. Un cheval qui broute devant un incinérateur, des toréadors qui s’apprêtent, des adolescents qui se jaugent, des arbres entrelacés, de l’eau qui pétille, des maisons grises ou colorées, les traces du château fort… Un monde proche et lointain, une ville aux allures de village, Beaucaire, au nord du delta du Rhône, dans le Gard (1). La municipalité est d’extrême droite depuis 2014. Aujourd’hui, le centre-ville semble vouloir s’éteindre mais les anciens immeubles d’habitation à loyer modéré et les nouvelles zones pavillonnaires en redessinent la géographie. Durant plusieurs mois, Alexandre Dimos, pour l’écriture, familier des lieux, et la photographe Stéphanie Lacombe, qui ne les connaissait pas, ont exploré Beaucaire et ses environs pour un récit documentaire frappant, accueillant les modes de vie de ses différentes populations — bien des gens sont venus d’ailleurs y travailler et s’y installer, des pieds-noirs aux Colombiens en passant par les harkis. Ce sont ces classes populaires qui sont ici montrées, et la jeunesse. « Il n’y a pas de centre social. Il n’y a pas de centre culturel. Il n’y a pas de cinéma »… Quelque deux cents photographies couleur saisissent des visages au plus près, des corps en mouvement, dans ces lieux où cohabitent le béton et le végétal. Beaucaire a voté à 63 % pour le Rassemblement national au second tour des dernières élections législatives.



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