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Goldorak ! Go ! – Les Maraudes épisode 015

ByVeritatis

Sep 10, 2024


Bonjour à vous, fidèles de ces maraudes.

Je suis de retour : « I’m back ! »

Et je suis d’autant plus heureux de vous retrouver aujourd’hui, que, cette semaine de relâche faisant, vous m’avez manqué. Oui, cette semaine qui, pardonnez-moi, vous a privés de votre maraude hebdomadaire, m’a privé, moi, du plaisir de m’inviter chez vous, les quelques mots durant lesquels je vous raconte mes aventures. Mes aventures uniquement, et non pas également mes mésaventures.

Pourquoi ? Parce que ces maraudes se veulent être des récits, qui, par le côté positif de leur contenu, contrastent avec la morosité ambiante, qui hélas a la fâcheuse tendance d’accaparer l’actualité.

C’est la raison pour laquelle je m’abstiens de faire état ici, des quelques « menus » soucis qui m’ont mis dans l’impossibilité de pourvoir à l’épisode, qui donc, désolé, vous a fait défaut la semaine passée. J’espère en cela que vous voudrez bien m’en absoudre. D’avance, merci.

La meilleure façon de mériter cette grâce, étant que je vous offre céans un récit encore plus enjoué et original qu’à l’accoutumée, je m’y emploie sans attendre. C’est parti !

Comme vous ne pouvez pas le savoir, sauf si vous êtes déjà passés par là où si vous habitez Thiers (Puy-de-Dôme) ou ses alentours, c’est sur un des ronds-points qui, depuis la sortie « Thiers-Ouest » sur l’autoroute A89, mènent la zone industrielle de Felet, que la photo ci-dessus a été prise.

Par qui ? Par une des personnes qui, comme moi, la cinquantaine bien tassée pour la plupart, se sont retrouvées sur ce rond-point-là, vendredi dernier, au matin, sans s’y être donné rendez-vous.

En effet, voici comment est intervenue cette réunion inopinée, ad hoc, fortuite, brève et bon-enfant, des nostalgiques des années 80 en général, et des inconditionnels de « Goldorak » en particulier.

C’est tout bête.

Tandis que, quittant l’hôtel où nous avions fait une halte nocturne bien méritée, après 683 kilomètres de route, dont trois heures d’embouteillage, nous nous apprêtions, Jacki et moi, à reprendre la route direction la capitale, je suis trompé de côté. Au lieu de prendre à droite sur la départementale D906, direction l’autoroute, j’ai pris à gauche, direction donc ce fameux rond-point. Et c’est là que j’ai vu  que s’y trouve cette statue géante en béton de Goldorak. Le vaisseau de combat légendaire et produit à un seul exemplaire (on se demande bien pourquoi), qu’Actarus, Prince d’Euphor, planète asservie et ravagée par « Véga », a piqué, au nez et à la barbe de cet empire extraterrestre belliqueux, lorsqu’il s’en est enfui (1). Ensuite, à l’instar du « Capitaine Flamme » (autre héros de dessin animé que les Japonais nous ont fourgué), Actarus a traversé la galaxie. Puis il a courageusement combattu, pendant 74 épisodes, tous les golgoths et antéraks (2) qui ont été envoyés pour conquérir la Terre par les super méchants de l’histoire ; cités ci-après dans l’ordre hiérarchique décroissant, des brioches et des p’tits pains au chocolat, « ya-ya-ya » (3) ; à savoir « le Grand Stratéguerre » (The big Boss), le duo « Minos et Minas » (un schizophrène corporel qui a deux personnages bien réels dans la tête) et « le général Hydargos » (un mélange, lui, de Cruella et d’une version alambiquée de feu-Sim,  victime d’un bad-trip). Courageusement et victorieusement combattus, à savoir de sorte que, in fine, il a empêché que, nous autres humains, nous subissions le même sort que les habitants d’Euphor.

Diantre ! Le Capitaine Flamme ne peut pas en dire autant. À part se la péter avec son générique, qui, c’est vrai, a fait un tabac monstrueux, tant dans les Hit-Parade que (plus surprenant encore) dans les boites de nuit, il ne nous a nullement sauvés des foudres de son super méchant à lui : « L’empereur de l’espace. » Un super méchant qui lui, reconnaissons cette difficulté supplémentaire au Capitaine Flamme, a la capacité de se dématérialiser.

La preuve ! Emmanuel Macron a été réélu, le 24 avril 2022, « Empereur de l’espace » républicain français, avec, officiellement, à 20 heures, 18 millions de voix pour lui, contre 13 millions de voix pour Marine le Pen, alors qu’à 19 heures, le nombre de voix pour Marine le Pen, c’était 14 millions.

Abracadabra !

Doublure corps de « Goro Makiba », le gnome impubère hystérique dans Goldorak, David Pujadas lui-même n’en est toujours pas revenu.

Blague à part, moi qui suis un inconditionnel de Goldorak, quand j’ai vu cette statue, je me suis immédiatement dit qu’il était impératif que je puisse démontrer sans équivoque aucune possible, qu’elle existe. Qu’elle existe pour de vrai, et non pas uniquement dans ce que, sans cette preuve incontestable, mes contradicteurs auraient immanquablement avancé, comme étant les méandres perdurant, d’un lendemain d’une nuit d’ivresse, qu’en outre, nous n’avons pas connu. Je le jure ! Jacki ne boit pas d’alcool. Pas souvent, et toujours modérément. Mais jamais quand il conduit.

J’ai donc garé notre voiture, au plus près et au moins dangereux possible de ce fameux rond-point, et, quelques pas et papattes plus tard, nous fûmes en position, face à la statue. C’est là que, soudain, Bernard et Sylvain (4) sont apparus. Non pas par la porte des étoiles, mais comme nous : en voiture.

« Vous aussi, vous vous êtes arrêté pour la statue ? » (5), m’a alors demandé hagard, un Bernard visiblement autant estomaqué que moi.

« Pardi ! Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir Goldorak en vrai ! », lui ai-je répondu.

« Surtout au beau milieu de nulle part ! », enchérit un Sylvain, lui, autant moqueur que moi.

C’est la vérité. Jamais ô grand jamais ! je n’aurais imaginé tomber un jour, sur un rond-point perdu au beau milieu du Puy-de-Dôme, sur une statue de Goldorak, grandeur nature ou presque.

Et c’est en des mots quasiment similaires en tous points, que nous a fait part de son étonnement, Jean-Jacques (5), un narbonnais expatrié à Béziers (un crime de lèse-majesté en terre d’ovalie), que, à l’instar des deux Bordelais précités et de votre serviteur, son retour de vacances en voiture a fait passer par la nationale D906. Un « chemin » qui, comme tous les autres (et comme le veut l’adage), « mène à Rome », mais qui le fait, donc, lui, en passant par Euphor (6).

« Mince ! Si on m’avait dit qu’un jour je me retrouverais face en vrai à Goldorak, jamais je l’aurais cru ! », s’est-il exclamé, tout en s’approchant de nous et avec une main tendue que nous avons serrée fermement et chaleureusement.

Sans mauvais jeu de mots (bien que, je l’avoue, c’est un peu le genre de la maison), l’euphorie hilare (7) était palpable. Palpable et communicative. Attirées certainement autant par la curiosité basique, que par celle attaché à un nombre d’occupants du rond-point devenu conséquent, d’autres personnes sont venues nous rejoindre. Beaucoup. Énormément, même, serais-je tenté de dire, étant donné que, je le rappelle, la raison de la présence en masse de citoyens sur ce rond-point, n’était pas de relancer le mouvement des Gilets Jaunes. Cette raison une et unique, c’était cette statue géante de Goldorak.

Ainsi, c’est en toute logique qu’en lieu et place du « Ahou ! Ahou ! » des Gilets Jaunes, cri de guerre emprunté aux Spartiates du fim « 300 », c’est « Goldorak ! Go ! » que chacun d’entre nous a scandé férocement, au pied de notre idole de fer (reproduite en béton), quand tous autant que nous sommes nous nous fîmes prendre en photo, à tour de rôle, à ses pieds et point levé, moi le premier.

Et qu’il fut grisant, aussi, morbleu, de ressasser nos souvenirs liés à cette série pour nous mythique.

« Moi j’étais et je reste amoureux de Phénicia », nous confia Frédéric (5), une larmichette à l’œil.  Dépité à perpétuité qu’il est, semble-t-il, de ne pas pouvoir donner corps à cet émoi né il y a 40 ans, confiné au cathodique qu’il est, et à la réciprocité putative. Excepté, bien sûr, si un jour il devient possible d’avoir une relation amoureuse, physique et véritable, avec un personnage de dessin animé.

Pourquoi pas ? Tout est envisageable, dorénavant, selon moi, dès lors qu’il a été institué par la loi qu’un changement de sexe à 50.000 euros le délire, est remboursé à 100% par la sécurité sociale, alors que, à l’inverse, quand il te faut changer un chicot pour pouvoir tout simplement bouffer, purée, là tu en es de ta poche. 

Sylvie (5), elle (car il y avait aussi des dames), c’est pour Alcor qu’elle en pinçait. « Il était trop sexy dans son costume bleu moulant », nous avoua cette sémillante quadragénaire (et plus si affinités) venue de Besançon avec son mari. Un Günther (5) qui lui en pinçait sévère pour Hilaru Makiba, nous confessa-t-il sans que, nécessairement compréhensive, bienveillante et pas jalouse qui plus est, sa charmante épouse lui en veuille, point par trop, au-delà du (dé)raisonnable.

Confrérie des professionnels résistants oblige, si le Professeur Raoult avait été présent, il nous aurait spécifié que son personnage favori à lui, c’est le Docteur Umon : le médecin et ingénieur génial, grâce à qui Actarus et sa bande se sont farcis tous les vilains. (8)

Que je meure à l’instant si tout cela n’est pas rigoureusement authentique. Ou comme dirait un autre de mes personnages fétiches (de cinéma, lui, et des années 90 et 2000), le Comte de Montmirail :

« Que je trépasse si je faiblis ! »

PS : toute ressemblance avec des personnages, fictifs ou réels, existant ou ayant existé, est non pas le fruit du hasard, mais un fait purement fait exprès.

1) tout est expliqué dans le premier épisode.

2) les golgoths sont des engins autonomes, automatisés mais pouvant, le cas échéant, être contrôlés à distance. Les antéraks, par contre, sont des engins pilotés, et dont le poste de pilotage se situe, comme c’est le cas pour Goldorak (qui est un antérak), dans la tête du monstre d’acier en question.

3) Joe Dassin confirme

4) les prénoms ont été changés.

5) sans « s » à « arrêté », je pense, car ils s’adressaient là, j’imagine, non pas à Jacki et à moi-même, mais seulement à moi. Et avec un vouvoiement justifié, lui, cumulativement, et par la courtoise nécessairement de mise entre inconnus habités par la décence, et par la différence d’âge : ils avaient (et auront toujours) dix ans de moins que moi (tant que nous seront tous les trois vivants).

6) « en passant par Euphor » : et à moitié par Thiers. En car notamment, les bus ayant interdiction d’emprunter les chemins communaux dans cette localité. C’est en tous cas ce que m’a affirmé patent Patrick, un octogénaire épatant, car pas tant marqué par le temps, lui.

7) « Euphorie hilare » : « Euphor » et « rit »

8) en bonus, Actarus, lui, il s’est farci aussi Phénicia. C’est normal. Déjà parce que c’est lui le héros, et ensuite parce qu’il fallait bien que quelqu’un s’y collât. La pauvre ! Ça la travaillait copieux depuis dès le premier épisode. Au fait, dans la version LGBT++ de Goldorak qu’Emmanuel Macron a sous le coude, Actarus et Alcor sont en trouple avec le Docteur Umon. Et Phénicia, qui est mariée avec Hikaru Makiba, elle se farcit alternativement, tant Minos et Minas que Zuril et Lady Gandal. Quant à Nadia, Argoly et Ainsu, je m’interdis de vous dire avec qui et comment ils sombrent (Georges Brassens) « dans le stupre et la fornication » : vous risqueriez de faire des cauchemars.





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