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Donald Trump prendra-t-il sa revanche ?, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, septembre 2024)

ByVeritatis

Sep 24, 2024


« Notre leader, ce gladiateur »

L’irruption de Mme Kamala Harris dans la campagne présidentielle américaine ne garantit pas pour autant l’échec de son rival républicain. Les critiques dirigées contre lui ont perdu leur impact d’autrefois. Il s’appuie sur un électorat qui voit en lui le champion d’un peuple que méprise une élite progressiste. Et sur un parti uni qui le célèbre quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse.

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Lauren Miller. — Rassemblement en soutien à Donald Trump, Bozeman, Montana, août 2024

L’ancien président Donald Trump déteste les coups de théâtre dont il n’est pas l’auteur. Surtout s’ils lui font perdre de l’argent : « Nous avons dépensé 100 millions de dollars pour combattre Joe le Tordu. Et tout à coup, ils décident de le retirer et de mettre quelqu’un d’autre à sa place. »

Ce ne fut pas la seule surprise de l’été. En moins d’un mois, entre le 27 juin et le 21 juillet, un débat télévisé entre les deux principaux adversaires « révéla » l’extrême fatigue du président Joseph Biden ; M. Trump échappa à une tentative d’assassinat ; les caciques du Parti démocrate imposèrent à leur candidat officiel, qui avait remporté toutes les élections primaires, de retirer sa candidature au profit de sa vice-présidente, dont les sondages estimaient pourtant à l’époque qu’elle était plus impopulaire que lui. Mais cela aussi allait changer en quelques heures. Mme Kamala Harris était jugée opportuniste et insincère ; elle devint radieuse et joyeuse. Les démocrates se rappelèrent alors que l’hymne de leur parti, hérité du New Deal, était Happy Days Are Here Again Les jours heureux sont de retour »).

Du 15 au 18 juillet, le paradis fut cependant le domaine exclusif de leurs adversaires, réunis en convention à Milwaukee, dans le Wisconsin. Le New York Times, devenu un quotidien militant du Parti démocrate, analysait alors tristement la situation : « Des républicains unis derrière Trump, des requins autour de Biden ». L’ancien président, non content d’avoir écrabouillé son successeur lors d’un débat que celui-ci avait pourtant réclamé, avait en effet réussi à faire oublier ses condamnations judiciaires en survivant, le 13 juillet, à un attentat. Ensanglanté, il s’était relevé et, le poing levé sur fond de ciel bleu et de drapeau américain, il avait scandé « fight, fight, fight ». Déjà peu porté à la modestie et extrêmement attentif au choc des images, le nouveau combattant suprême de la droite américaine escomptait donc que tout au long de la convention de son parti les militants se (…)

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