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La longue agonie du Pamir, par Judith Robert (Le Monde diplomatique, septembre 2024)

ByVeritatis

Sep 25, 2024


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Pamir, Tadjikistan

cc0 Irina Shishkina, 2020.

«Tout le monde s’en va. Si ça continue, il n’y aura bientôt plus personne dans le Pamir », raconte Tchorchanbé. Au sud de Khorog, la capitale du Haut-Badakhchan, il mène son taxi le long du Piandj, la rivière qui sépare le Tadjikistan de l’Afghanistan. Montrant du menton les bergers sur l’autre rive, il s’estime mieux loti que ses voisins d’en face. Avec un peu moins d’assurance qu’avant.

Dans cette région reculée et pauvre, il est courant depuis longtemps, comme dans les autres régions tadjikes, de partir chercher du travail ailleurs. Mais depuis plus de deux ans, l’exode devient massif : selon les chiffres obtenus par des représentants de la diaspora, 50 000 personnes auraient quitté la région entre 2022 et novembre 2023, soit un quart à un cinquième de la population.

La crise a éclaté fin novembre 2021, lorsque les habitants demandent une enquête sur la mort d’un jeune homme tué lors de son arrestation. Les protestations sont violemment réprimées et Internet coupé pendant plusieurs mois. Alors que la contestation reprend en mai 2022, Douchanbé envoie un convoi militaire dans la région. La répression est plus meurtrière et, semble-t-il, plus définitive dans cette région régulièrement secouée par des manifestations.

Ses habitants, les Pamiris, appartiennent à un groupe ethnique proche des Tadjiks majoritaires, dont ils se distinguent toutefois par la religion (l’ismaélisme, une (…)

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