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Le Haut Conseil pour le climat met la pression sur le nouveau gouvernement


27 septembre 2024 à 18h11

Durée de lecture : 3 minutes

Officiellement, les membres du Haut Conseil pour le climat l’assurent : publier au mois de septembre la « version grand public » de leur rapport annuel est une « tradition ». Officieusement, le choix du timing ressemble à un coup de pression à destination du nouveau gouvernement.

L’instance a ainsi dévoilé le document le 27 septembre, quelques jours après la nomination de ministres très à droite. Avec le même message clé : il est impératif d’atteindre la neutralité carbone de la France en 2050. Et nous n’y arriverons pas si nous continuons sur cette voie.

« Malgré les résultats encourageants de baisse des émissions territoriales de gaz à effet de serre, le second budget carbone de la France [période 2019-2023] ne sera pas tenu », a déclaré Jean-François Soussana, président du Haut conseil pour le climat, lors d’une conférence de presse.

Des reculs dus aux décalages du calendrier législatif

Les raisons : des émissions qui ne réduisent pas assez vite et l’effondrement du puits de carbone forestier. À cause des sécheresses et des incendies dus à l’accélération du changement climatique, les forêts perdent peu à peu leur fonction d’absorption de CO2. Ce qui a entraîné un excès de 15 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt éqCO2) sur la période 2019-2023.

Le gouvernement a aussi pris énormément de retard dans l’examen « des textes stratégiques qui encadrent l’action de la France » : la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC), le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), ou encore la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Des textes qui auraient dû être publiés depuis des mois — « les concertations ont déjà été effectuées », rappelle le Haut Conseil pour le climat — mais dont on n’a toujours pas vu la couleur. Les actions du gouvernement évoluent « positivement, mais les décalages du calendrier législatif induisent un risque de recul », insistent les scientifiques dans le résumé.

Arrêter les subventions aux énergies fossiles

À quelques jours de la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, qui devrait avoir lieu le 1er octobre, la publication opportune du Haut Conseil pour le climat sonne comme un avertissement. Le gouvernement a beau se féliciter d’une baisse des émissions — elles ont diminué de 4,8 % entre juillet 2023 et juin 2024, comme l’a annoncé la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher le 25 septembre — le travail est loin d’être accompli.

Même si l’instance « neutre et indépendante » ne peut pas formuler des suggestions de politiques précises, le Haut Conseil pour le climat a donné trois axes d’action : investir 60 à 70 milliards d’euros par an d’ici à 2030 dans la transition climatique en financements publics et privés, arrêter les subventions aux énergies fossiles, et adopter les textes climatiques stratégiques.

Loin, donc, des politiques du précédent gouvernement qui veut réduire le budget du ministère de la Transition écologique, qui maintient des subventions aux énergies fossiles, et ne publie pas des textes-clés — se mettant ainsi hors-la-loi. Reste à voir si Michel Barnier décidera de reprendre (ou non) ces priorités dans son discours le 1er octobre.

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