La frontière suisso-italienne située au niveau du Cervin a dû être déplacée à cause de la fonte des glaciers. – Rufus46 / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia Commons
La frontière suisso-italienne située au niveau du Cervin a dû être déplacée à cause de la fonte des glaciers. – Rufus46 / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia Commons
Mis à jour le 1er octobre 2024 à 16h25
Durée de lecture : 2 minutes
La fonte des glaciers suisses est telle que le pays a dû modifier sa frontière avec son voisin italien. « Des sections importantes de la frontière sont définies par le bassin versant ou les lignes de crête des glaciers, névés ou perpétuels », explique le gouvernement suisse dans une déclaration transmise au site Bloomberg. Et ce notamment sous le célèbre Cervin où court la démarcation.
Une commission mixte entre les deux nations a accepté les changements au mois de mai 2023. La Suisse a officiellement approuvé le vendredi 27 septembre 2024 un traité que l’Italie doit encore signer.
L’hiver dernier avait pourtant été très enneigé sur la région. Mais cela n’aura pas suffi : la fonte des glaciers suisses est à nouveau importante en 2024 avec une perte de 2,4 % de leur volume. L’étude annuelle du réseau suisse de relevés glaciologiques (Glamos), publiée ce mardi 1ᵉʳ octobre, a dévoilé une année hydrologique « exceptionnelle en termes d’accumulation et de fonte. »
« Ils ne seront là dans 100 ans que si nous parvenons à stabiliser le climat »
Jusqu’au mois de juin, les glaciers avaient bénéficié de conditions favorables, avec une neige hivernale 30 % plus abondante que la moyenne, et un début d’été pluvieux. Mais les conditions météorologiques ont ensuite drastiquement changé. En cause : la chaleur estivale avec une absence de chute de neige en juillet et en août, ainsi qu’une fonte accélérée par les poussières du Sahara.
Si la fonte des glaciers suisses a été cette année plus modérée qu’en 2022 et 2023 où près de 10 % du volume glaciaire avait disparu, elle demeure élevée et dépasse la moyenne de la décennie 2010-2020 qui s’élevait à 1,9 %. « L’enneigement hivernal important a permis de freiner la perte de glace, sans pouvoir l’arrêter », commente Matthias Huss, directeur du Glamos dans un communiqué. Les glaciers sont « sur le point de disparaître », et « ils ne seront là dans 100 ans que si nous parvenons à stabiliser le climat », ajoute-t-il.
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