• jeu. Oct 3rd, 2024

Barnier veut quasiment tripler la taxe de solidarité sur les billets d’avion

ByVeritatis

Oct 3, 2024


Le gouvernement Barnier ayant pour mission principale le redressement budgétaire de la France, il prévoit entre autres choses d’alourdir la fiscalité sur le transport aérien en augmentant la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. L’objectif ? Générer un milliard d’euros en s’appuyant essentiellement sur les vols long-courriers. Une idée fustigée par Air France.

Initialement créée en 2006, la “taxe Chirac” avait pout but de financer la lutte contre le sida en Afrique. Elle a depuis subi plusieurs augmentations et modifications, notamment en 2019, lorsque le gouvernement Borne a introduit une éco-contribution pour moderniser le réseau ferré. Actuellement, la TSBA génère environ 460 millions d’euros par an, mais la réforme projetée pourrait quasiment  tripler ce montant, avec des hausses significatives pour les vols long-courriers.

Comme le rapportent Les Echos, selon les nouvelles propositions, la TSBA pour un vol en classe affaires de plus de 5 000 km pourrait atteindre 200€ (contre 63€ actuellement), tandis que pour un vol économique, elle passerait de 7,51€ à 60€ pour des distances similaires. Les vols intra-européens et vers les DOM, bien que partiellement épargnés au départ de la réflexion, pourraient également subir une hausse de la taxe, notamment pour toucher les compagnies low cost.

Air France, premier contributeur à la TSBA, a exprimé de vives préoccupations en apprenant cela. Le groupe français a notamment souligné le fait que ce changement se cumulerait avec d’autres augmentations de coûts, notamment celles liées aux impôts sur les sociétés et aux redevances de l’aviation civile. En 2023, les taxes payées par Air France-KLM s’élevaient à trois milliards d’euros, et l’entreprise assure que si les augmentations continuent, elles se feront forcément ressentir sur le prix des billets : “Le projet à l’étude, qui représente un doublement non progressif des recettes de la TSBA, est inédit. Son poids financier ne pourrait être supporté par les seules compagnies aériennes et conduirait nécessairement à une augmentation du prix des billets d’avion”.

Par ailleurs, les acteurs du secteur redoutent que cette nouvelle fiscalité n’aggrave le déficit de compétitivité du transport aérien français, qui a déjà perdu un point de part de marché par an au cours des vingt dernières années. En augmentant de cette façon les taxes sur le transport aérien, le gouvernement risque de détourner des passagers vers d’autres hubs européens, aggravant ainsi la fuite de trafic et diminuant l’attractivité de la France en tant que destination touristique. Au contraire, l’Espagne et l’Italie choisissent de réduire leur fiscalité pour stimuler le tourisme.





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