Par Pierre Duval pour Observateur-Continental
Le parti allemand, l’Alliance Sahra Wagenknecht (Bündnis Sahra Wagenknecht – BSW), a eu vent de l’envoi de soldats de la Bundeswehr à Kiev pour aider l’armée Ukrainienne contre la Russie. Cette décision n’ayant pas été soumise aux députés du Bundestag, mais validée et effectuée en secret sans même en informer le gouvernement allemand, des députés du BSW ont envoyé une demande d’explication au gouvernement fédéral.
L’Allemagne, membre de l’OTAN a envoyé des soldats de la Bundeswehr à Kiev. L’affaire commence à secouer le Landerneau politique en Allemagne, même si cela ne fait pas encore les gros titres outre-Rhin. La demande du BSW date du 28 octobre dernier. L’envoi de soldats de la Bundeswehr aurait eu lieu juste avant le début de l’été dernier pour durer jusqu’en septembre.
Dans la demande du BSW firgure: «Selon une étude publiée par Business Insider le 15 octobre 2024, des soldats de la Bundeswehr seraient stationnés à Kiev depuis le début de l’été 2024 depuis plusieurs mois dans le cadre d’une mission d’assistance et de formation à la sécurité de l’OTAN pour l’Ukraine (NSATU). La tâche des soldats allemands sur place était donc de soutenir le gouvernement ukrainien dans le domaine militaire. Pour la formation et la coordination des livraisons d’armes. Il est également rapporté que des soldats allemands auraient conseillé le gouvernement ukrainien concernant des livraisons d’armes à Kiev, à l’insu du gouvernement fédéral».
«Les soldats de la Bundeswehr ont reçu l’ordre de rentrer de Kiev à la mi-septembre sur instruction du ministère fédéral de la Défense», est-il – plus loin – révélé.
L’affaire soulevée par le BSW ouvre la porte sur un scandale d’État. Le groupe politique de gauche et foncièrement contre l’aide à l’Ukraine contre la Russie et rappelle qu’Olaf Scholz a – à plusieurs reprises – affirmé en public qu’il était hors de question d’envoyer des soldats de la Bundeswehr en Ukraine. «Ceux qui posent la question attendent du gouvernement fédéral qu’il clarifie ce sujet, car le chancelier Olaf Scholz a assuré à plusieurs reprises au cours de l’année qu’il n’enverrait pas de soldats de la Bundeswehr en Ukraine. «Nos soldats peuvent compter sur cela. Et vous pouvez compter sur cela», «pour parler franchement: aucun soldat de notre Bundeswehr ne se rendra en Ukraine», a déclaré Scholz interrogé sur le déploiement des soldats de la Bundeswehr en Ukraine.
Dans une enquête gouvernementale au Bundestag allemand du 13 mars 2024, le chancelier a réitéré que le déploiement de soldats allemands était une limite qu’il ne voulait pas franchir. C’est un scandale d’État et une affaire grave car le parlement allemand (Bundestag) n’a pas été consulté et l’Allemagne décide de l’envoi de ses soldats dans un pays en guerre en étant – aussi – membre de l’OTAN.
Alors que le ministère allemand de la Défense agissait seul (ce que personne ne peut croire ici en Allemagne), le gouvernement fédéral affichait en octobre – une semaine avant la lettre du BSW – le détail des armes et des équipements militaires fournis à l’Ukraine, sans mettre dans sa liste l’envoi de soldats de la Bundeswehr, mais en listant la formation de soldats ukrainiens en Allemagne. Les armes envoyées à l’Ukraine vont des pistolets, aux chars d’assaut (Leopard 1 et 2, Marder) en passant par les missiles (Patriot, IRIS-T SLS, Sting), aux armes de l’artillerie, aux divers drones, sans oublier des hôpitaux de campagne.
L’Allemagne est-elle partie prenante dans le conflit en Ukraine? C’est la grave question posée par le BSW. «De l’avis des interlocuteurs, ce séjour des soldats de la Bundeswehr en Ukraine – et donc dans la zone de guerre – qui, selon les informations du Business Insider, affecte le droit international, questionne les conditions dans lesquelles la République fédérale d’Allemagne elle-même peut devenir partie prenante au conflit. De l’avis de ceux qui se posent la question, tout doit être fait pour parvenir à éviter une prolongation du conflit et instaurer un cessez-le-feu immédiat».
À ce jour, le gouvernement fédéral n’a pas répondu aux parlementaires du BSW.
Pierre Duval
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