Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé que les dépistages du cadmium – métal lourd reconnu comme facteur de risque pour des pathologies graves – seraient bientôt remboursés. Au-delà du geste médical, c’est toute une politique de santé publique qu’il convient de remettre en question.
Largement utilisé dans les engrais phosphatés, le cadmium s’infiltre dans nos sols et, par conséquent, dans notre alimentation. Un poison discret, mais mortel. Son lien avec des maladies cardiovasculaires et le cancer n’est plus à prouver, et c’est la jeunesse qui en pâtit le plus, comme le dénonce l’URPS. “Une explosion de la contamination des jeunes enfants” a été signalée par l’organisation, alarmée par l’ampleur du phénomène. Le dépistage, déjà remboursé à l’hôpital, devrait être étendu aux médecins généralistes d’ici la fin de l’année.
Comme le rapporte l’AFP, derrière cette annonce se cache un enjeu plus vaste que celui du simple remboursement de tests. L’exposition au cadmium touche une population beaucoup plus large que celle des seuls “personnes à risque” définies par le ministère de la Santé. C’est bien une politique agricole qui doit changer. En 2021, l’Anses recommandait de limiter la teneur en cadmium des engrais phosphatés à 20 mg/kg. Or, rien ne garantit que ces recommandations seront suivies, d’autant plus que les contrôles demeurent insuffisants.
Le dépôt d’une proposition de loi pour instaurer un registre national des cancers pourrait être une avancée, mais cela ne fera que masquer l’absence de régulations strictes et la lenteur des actions politiques.