Alastair Crooke aborde la question dans un article intitulé « Un tissu complexe de mauvais acteurs travaillant main dans la main – La guerre est-elle inévitable ? ».
Il cite Walter Kirn, un romancier et critique culturel étasunien qui publie une lettre d’information sur Substack et coanime un podcast animé consacré en grande partie à la critique du « libéralisme de l’Establishment ».
Sa dérive anticonformiste l’a amené à exprimer plus ouvertement sa méfiance à l’égard des institutions de l’élite, comme il l’a écrit en 2022 :
« Depuis des années maintenant, la réponse, dans chaque situation – « Russiagate », COVID, Ukraine – a été plus de censure, plus de silence, plus de division, plus de boucs émissaires. C’est presque comme s’il s’agissait d’objectifs en soi, et que la cascade de situations d’urgence n’était qu’un prétexte pour les atteindre. La haine est toujours la voie à suivre ».
Euro-Synergies, un site très certainement qualifié de complotiste par la Caste et que j’ai découvert grâce à Philippe Grasset de Dedefensa, renchérit dans un article de Roberto Pecchioli ? intitulé « Les progressistes détestent les femmes parce qu’ils détestent la nature » :
« Il a fallu les Jeux olympiques tenus dans le cloaque parisien pour que beaucoup de choses deviennent claires. Le fil conducteur des Olympistes progressistes est la haine, le sentiment qu’ils imputent à ceux qui ne leur ressemblent pas et qu’ils veulent ériger en infraction pénale. Une arme contre les adversaires de ceux qui font du ressentiment leur raison de vivre. Ils détestent les chrétiens et les traditions religieuses de cette partie du monde (pour les autres, ils n’osent pas, il y a trop d’irréductibles qui ne sont pas enclins à l’ironie quand il s’agit de Dieu), ils détestent la normalité, la nature et la réalité. Leur seul credo est la volonté : être ce que l’on veut être, tel qu’on se l’imagine.
La folie est partout au pouvoir et son succès repose sur la haine. Oui, sur la haine. Les progressistes détestent la nature, c’est-à-dire la réalité et la vérité, parce qu’elle n’est pas réductible à leurs constructions mentales. La nature ne se plie pas à l’idéologie, elle suit son chemin dans une souveraine indifférence.
La haine de soi (oikophobie, ressentiment contre ce que l’on est par nature ou par culture) conduit l’Occident à une fin rapide, polluée comme le fleuve de Paris. La haine de soi entraîne d’autres haines, contre ce qui existe, non par la volonté d’un être atteint du délire de toute puissance, mais parce que la génétique le veut ainsi, pour quelle que raison que ce soit, le hasard, l’évolution, la volonté d’une entité extérieure que nous appelons Dieu. La haine est une arme contre les adversaires de ceux qui font du ressentiment leur raison de vivre. Ils détestent les chrétiens et les traditions religieuses de cette partie du monde (pour les autres, ils n’osent pas, il y a trop d’irréductibles qui ne sont pas enclins à l’ironie quand il s’agit de Dieu), ils détestent la normalité, la nature et la réalité. Leur seul credo est la volonté : être ce que l’on veut être, tel qu’on se l’imagine. »
Sur ce même site, décidément une mine pour les « adversaires de ceux qui font du ressentiment leur raison de vivre » ? on trouve un superbe article du philosophe italien Andrea Zhock intitulé « Vie et mort effrénées de la modernité ». Dans cet article, comme dit Philippe Grasset :
« En quelques lignes tranchantes et limpides, Andrea Zhoc nous résume le parcours et les circonstances de la vie et de la mort de la modernité :
« La synthèse extrême de cette époque, qu’il s’agisse des Jeux olympiques sexuellement ambigus, des affrontements ethniques au Royaume-Uni, des massacres quotidiens de Palestiniens par la “ seule démocratie du Moyen-Orient ”, de la censure sociale, etc. peut, à mon avis, être articulée en deux étapes fondamentales.
1) La modernité libérale commence par détruire systématiquement tous les fondements, toutes les distinctions essentielles, tous les principes directeurs, toutes les traditions, toutes les coutumes, et ce au nom de la liberté et de sa propre « supériorité des lumières » (…)
2) Ensuite, quand après des années, des décennies ou des siècles, le chaos commence à dominer, quand toute catégorie s’est dissoute dans un relativisme que l’on croit génial, quand la désorientation, la prévarication et le sentiment d’injustice s’imposent avec elle, quand tout ordre est compromis, toute direction inintelligible, quand la liberté s’est transformée en arbitraire, les règles en exceptions, l’essence en accident, quand tout cela est devenu peu à peu une seconde nature et une forma mentis généralisée, alors s’ouvre une nouvelle ère de coercition, de sanction, de surveillance et de contrôle, de violence du pouvoir constitué, à l’égal des moments les plus sombres de l’Ancien Régime, mais à la différence de celui-ci, portée non par le poids d’une tradition, mais par l’insoutenable légèreté de l’arbitraire.
L’arbitraire des lobbies bigarrés, des multinationales anonymes ou des oligarques lointains.
L’irrationalité des parcours décisionnels, leur illogisme, leur contradiction interne, leur opportunisme flexible les rendent difficilement saisissables (et ceux qui tentent de les rationaliser sont facilement accusés de « conspirationnisme ») ».
Quelques illustrations de la censure et de la folie omniprésentes
Toutes les analyses que je viens d’exposer s’illustrent au quotidien dans les mesures gouvernementales de plus en plus liberticides, de plus en plus dangereuses et de plus en plus démentes imposées aux malheureux habitants des pays occidents.
Je viens de découvrir, grâce à un article du site « Entre la plume et l’enclume » (https://plumenclume.com/), probablement tout aussi complotiste (bénis soient les complotistes !), intitulé « L’internement psychiatrique des dissidents et la guerre psychologique en France », qu’il y aurait une loi française qui permettrait au gouvernement d’interner pratiquement qui il veut dans un hôpital psychiatrique, comme autrefois en URSS. Michel Dakar, un militant antisioniste et anti-impérialiste viendrait d’en faire les frais :
« Il a été arrêté à son domicile le jeudi 8 août dernier, attiré dans un piège pour le faire sortir de chez lui, et immédiatement menotté ; son logement a été perquisitionné, ses ordinateurs et disques durs confisqués. D’abord emmené au commissariat d’Yvetot en Seine maritime, il a été transféré à l’hôpital psychiatrique de St Etienne du Rouvray, au titre de la procédure SDRE (internement contraint à la demande de l’Etat). Ni son entourage ni les médecins qui l’ont accueilli n’ont constaté de troubles psychiques chez lui. Dans la mesure où il avait été déjà menacé d’un internement comparable à Paris en 2006, tout donne à pense qu’il s’agit ici de tentatives renouvelées pour remettre à l’honneur certaines pratiques totalitaires. »
En Grande Bretagne, la mère-fille des Etats-Unis, les médecins auraient reçu l’ordre de demander à tous leurs patients, hommes inclus, s’ils sont enceintes, selon un autre complotiste bien connu qui habite dans ce merveilleux pays où il n’y a plus de système de santé, plus ou pas d’indemnités de chômage et bien sûr plus de liberté ni de sécurité non plus, j’ai nommé Aldo Sterone, qui raconte ce dernier haut-fait anglo-saxon dans une courte vidéo intitulée « Cérémonie de clôture des JO : me suis endormi ».
Au Canada, Jordan Peterson, inscrit en tant que psychologue praticien depuis 1999 aurait été condamné à subir une rééducation pour des prises de position jugées « inappropriées, scandaleuses et contraires à l’éthique » par l’Ordre des psychologues de l’Ontario. « Ses déclarations sur la transidentité, l’obésité et la pandémie de Covid-19 ont suscité des plaintes et des critiques au sein de la profession ». J’ai lu ça dans un article du Média 442 « Le psychologue Jordan Peterson condamné à un stage de rééducation pour ses critiques du wokisme », cette fois, même les médias du système ont relayé l’info.
« Le psychologue avait notamment qualifié de « criminelle » l’opération de chirurgie de l’acteur transgenre Elliot Page et avait raillé une élue d’Ottawa pour sa demande d’utiliser le pronom neutre « iel ». De plus, il avait commenté la photo d’une mannequin obèse, déclarant : « Désolé, pas pour moi ». Ces commentaires ont été jugés par l’Ordre comme posant un « léger risque de blesser le grand public, ou certaines communautés en particulier ».
Comme dans le roman dystopique d’Orwell, 1984, les « déviants » sont désormais condamnés à des « stages de mentorat » (rééducation) par la justice. La folie des « élites » occidentales ne fait que croître et embellir, pendant que l’économie s’effondre !
Que dire ? Les bras vous en tombent… Dieu merci, il reste encore des gens sains, des gens qui luttent et préparent le monde qui renaîtra des cendres de ce cloaque totalitaire. D’ailleurs, cela fait longtemps que toute ma tendresse va aux (vraies) minorités persécutées, humbles et accueillantes, et que je me tiens éloignée des majorités manipulées par une Caste de plus en plus fanatique, triomphante, haineuse et sectaire.
Pas de déchaînements de haine sans boucs émissaires
Et pour finir, voilà donc notre maître à tous, nous Occidentaux, notre colonisateur, notre modèle, notre héro : les Etats-Unis d’Amérique, l’Etat de la Vérité révélée, qui a remplacé Dieu en Occident, et qui nous enseigne ce que nous devons croire, penser, aimer, haïr, etc…
Pour Aaron Kheriaty, cité par Alastair Crooke dans l’article mentionné plus haut, l’Etat étasunien considère, depuis Obama, ses propres citoyens comme des ennemis. Cela, comme on a pu le constater, s’est vite étendu à tout l’Occident. Kheriaty décrit les efforts d’Obama et du parti Démocrate pour instaurer une société de surveillance intégrale où la « société dans son ensemble » est considérée comme suspecte de ne pas adhérer autant qu’il le faudrait au « récit » (la propagande) officielle, qui repose sur la manipulation d’émotions primaires et une vision simpliste de la morale (les bons c’est nous, les méchants c’est eux), et où ceux qui critiquent le pouvoir en place sont considérés comme des extrémistes dangereux.
En même temps, des boucs émissaires, qualifiés d’extrémistes et chargés de dévier le mécontentement populaire et de maintenir des profits des oligarques, sont constamment désignés aux masses. Dans 1984, cette haine s’exprimait quotidiennement pendant les « deux minutes de haine ». Pour les ennemis, il y a l’embarras du choix, entre l’ennemi intérieur (en France, l’extrême gauche, la LFI, l’extrême droite, le RN, et les musulmans) et l’ennemi extérieur, qui varie au gré des intérêts de l’Occident. En ce moment, ce sont la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord mais juste avant ce fut l’Irak, puis la Libye, puis la Syrie, entre autres, avec à chaque fois la diabolisation démente de leurs dirigeants, qualifiés, par le récit officiel, d’odieux extrémistes qui veulent détruire « notre démocratie », « notre liberté d’expression » et « notre consensus social ».
« Pour contrer l’apparence totalitaire de tels efforts », affirme Kheriaty, « le parti a besoin d’une réserve inépuisable de causes … que les dirigeants du parti utilisent comme prétextes pour exiger un alignement idéologique dans les institutions des secteurs public et privé. Ces causes se présentent grosso modo sous deux formes : la crise existentielle urgente (notamment le COVID et la menace très médiatisée de la désinformation russe) – et les groupes de victimes censés avoir besoin de la protection du parti ».
« C’est presque comme s’il s’agissait d’objectifs en soi, et que la cascade d’urgences n’était qu’un prétexte pour les atteindre. La haine est toujours la voie à suivre », souligne Kirn.
La guerre, la seule solution pour sortir l’Occident de son aveuglement suicidaire ?
Dans 1984, le roman d’Orwell dont on a prétendu qu’il décrivait l’URSS alors qu’à mon sens Orwell avait parfaitement compris que le capitalisme ne pouvait mener qu’au fascisme qu’il avait combattu en Espagne, on ne sait jamais si Oceania fait vraiment la guerre à Eurasia et/ou à Estasia ou si c’est seulement une menace inventée, comme on en a nous aussi l’habitude.
Mais pour nous hélas, la guerre est une réalité bien concrète. Et vu la profondeur du délire de toute puissance dans lequel est engluée la Caste occidentale, il est presque certain que seule une défaite militaire aussi cuisante que celle du troisième Reich en 1945 peut la ramener sur terre.
Alexander Douguine, le philosophe russe réactionnaire selon les uns, conservateur selon les autres (dont la fille a été assassinée par les services secrets ukrainiens pour la punir d’être russe), explique, dans un article traduit par Euro-Synergies « Seule la guerre détermine ce qui existe et ce qui n’existe pas », que c’est la guerre qui décide de qui est, au sens ontologique, et de qui n’est pas. Elle décide du récit historique passé, présent et futur, qui sera celui des vainqueurs. Elle décide de qui sera jugé et condamné, les vainqueurs échappant au jugement.
« Elle fait, comme le disait Héraclite, de l’un un seigneur et de l’autre un esclave. Le vainqueur est le maître, il est. Le vaincu n’est pas, ou alors il est esclave, et être esclave est pire que de ne pas être du tout.
… Celui qui contrôle le présent crée son passé. C’est ce que tout le monde fait et a toujours fait. Si l’on veut contester tel ou tel verdict passé, il suffit de prendre le pouvoir, c’est-à-dire de gagner.
Poutine, tel un Spartacus géopolitique, s’est révolté, sortant la Russie de l’oubli. Mais la Russie ne sera que lorsqu’elle aura gagné. Être et Victoire sont synonymes.
La Russie est ce qui sera. »
La guerre dont il parle, la guerre qui fait déjà rage en Ukraine et en Palestine et qui menace sans cesse de s’étendre, est la guerre entre deux visions du monde, d’une part, un monde dominé par l’hégémon étasunien qui s’impose par la force, le mensonge, la corruption, le chantage, la manipulation (inversion des valeurs, inversion accusatoire) et j’en passe, d’autre part un monde multipolaire où des puissances régionales s’organisent de leur mieux pour maintenir la paix et l’ordre dans le respect mutuel.
L’issue de cette guerre sera le moment de vérité de la planète entière. Elle décidera de l’avenir et du passé de chacun des deux camps, c’est à dire de pratiquement toute l’humanité. J’espère seulement que le moment de vérité aura lieu avant que nos dirigeants, que l’hubris a rendus fous, aient eu le temps d’envoyer tous nos enfants à l’abattoir.
Montreuil, le 15 août 2024