Au Royaume-Uni, les institutions qui s’opposent à l’euthanasie risquent leur survie


Alors que les modalités du Terminally Ill Adults Bill – la loi sur l’aide active à mourir au Royaume-Uni – sont encore débattue à la Chambre des communes, 347 médecins, dont 124 spécialistes en soins de fin de vie, ont interpellé le ministre de la Santé. Ils demandent que les établissements refusant de pratiquer l’aide médicale à mourir ne soient pas privés de leur financement public.

Le projet de loi autorise les patients en fin de vie à demander une aide au suicide, sous certaines conditions strictes. Si le texte prévoit une clause de conscience pour les professionnels de santé, il n’offre aucun filet de sécurité aux hospices ou aux EHPADs. En d’autres termes, les individus peuvent s’opposer, mais pas les institutions auxquelles ils appartiennent.

Un angle mort législatif qui inquiète le secteur. « Nous ne voulons pas tuer nos patients, ni qu’ils vivent dans la peur que nous le fassions », écrivent les signataires dans une lettre à Wes Streeting. Dans The Telegraph, l’exemple canadien est cité en guise d’avertissement : un hospice de Colombie-Britannique a dû fermer ses portes après le retrait de 1,1 million de livres de subventions pour avoir refusé l’euthanasie.

Déjà fragilisé par un sous-financement chronique — un tiers de leurs ressources seulement provient de l’État —, le secteur des soins palliatifs craint un exode de ses professionnels. « Cette loi va contraindre des soignants à choisir entre leur conscience et leur poste », alerte Dr Gillian Wright, porte-parole du collectif Our Duty of Care. La Commission des enfants, elle, s’inquiète d’un effet domino : « Les adolescents craignent que la loi n’évolue vers une extension aux mineurs, comme cela se discute au Canada », a déclaré Dame Rachel De Souza.

En fin de compte, si le projet vise à offrir un choix aux mourants, il semble par là même en refuser un aux vivants chargés de les accompagner.





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