En politique, nombreux sont ceux qui maîtrisent l’art du détournement. Leur méthode ? Profiter d’une distraction publique – crise sanitaire, événement sportif, ou conflit international – pour engager des fonds publics dans des opérations opaques, parfois assorties de bénéfices personnels. Ces responsables font preuve d’audace et d’inventivité pour contourner la transparence.
Pour les contribuables français, ces pratiques sont coûteuses. En période de crise, où des efforts financiers sont exigés de tous, les élus semblent s’exempter de toute rigueur. Ils préservent leurs indemnités élevées et leurs avantages, votés par des lois qui, soumises à référendum, seraient probablement rejetées. Cette contradiction entre leur discours et leurs actions interroge leur légitimité à se présenter comme « représentants du peuple ».
Les 68 millions de Français, bien que mécontents, se contentent souvent de protestations inefficaces – courriers ignorés, pétitions écartées, manifestations peu suivies comparées aux foules des victoires sportives. Les élus, eux, risquent peu face à la justice et en France le mensonge n’est pas pénalisé. Les rares poursuites aboutissent à des sanctions légères, voire à des non-lieux abracandantesque, notamment devant la Cour de justice de la République, contrairement aux peines infligées aux citoyens pour des infractions similaires. La CJR serait-elle une blanchisseuse officielle pour les « racailles » (du haut), comme dirait Nicolas Sarkozy ? Les dirigeants, qui exigent le respect des lois qu’ils édictent, devraient pourtant être jugés avec plus de sévérité, surtout pour des délits graves comme le détournement de fonds publics, l’abus de biens sociaux ou le recel, punis de peines pouvant atteindre dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Plusieurs exemples illustrent cette opacité.
- L’Agence Française de Développement (AFD), avec ses 12,1 milliards d’euros annuels issus des contribuables, incarne ces pratiques. La Cour des comptes, en 2023, a critiqué ses objectifs flous et les « risques de captation » des fonds. Des projets comme une usine d’huile de palme en RDC, financée à 30 millions d’euros et accusée de maltraitance, ou un siège parisien à 920 millions, jugé anti-écologique, soulèvent des doutes. Avec des salaires moyens de 84 000 euros, où va l’argent des Français ?
- La transition écologique suscite aussi des interrogations. En 2025, plusieurs milliards d’euros sont investis annuellement dans l’éolien offshore, souvent au profit d’entreprises influentes, sans débat parlementaire. Les zones à faibles émissions (ZFE) imposent restrictions et amendes à la classe moyenne, tandis que les décideurs échappent aux contraintes. Ces mesures, présentées comme écologiques sur des bases scientifiques questionnables, ne semblent bénéficier qu’à une élite, laissant la facture aux Français.
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L’accord franco-ukrainien, signé le 16 février 2024 par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, engage 3 milliards d’euros en 2024 pour un soutien militaire et financier à l’Ukraine, sans ratification parlementaire, malgré l’article 53 de la Constitution exigeant un vote pour les accords engageant les finances publiques. Le sénateur Alain Houpert a saisi le Conseil d’État pour exiger cette ratification, dénonçant une possible violation constitutionnelle. Un vote consultatif, sous l’article 50-1, a eu lieu le 12 mars 2024, mais sans engager la responsabilité du gouvernement.
Sur la foi de l’article 53 de la Constitution, j’ai pris la décision de saisir le Conseil d’État en référé concernant l’accord de coopération France-Ukraine doté de 3 milliards d’euros pour exiger sa ratification par le parlement. Sur de tels engagement en période d’austérité, la… pic.twitter.com/D4Ue5isnAH
— Alain Houpert (@alainhoupert) February 20, 2024
Cette absence de contrôle se prolonge. Le 22 avril 2025, Alain Houpert a déposé la résolution n°547 au Sénat, demandant la transparence sur la présence militaire française en Ukraine depuis 2022, un débat avec vote sur les interventions militaires, et la ratification des aides financières (3 milliards en 2024, 2 milliards en 2025, 41 milliards d’euros au total). Soutenue par 21 500 citoyens et un sondage révélant que 83 % des Français estiment leur volonté ignorée, cette initiative souligne la crise de confiance démocratique.
- À l’international, l’USAID fait face à un scandale de 550 millions de dollars, avec des soupçons de financements politisés. Ce parallèle montre que l’opacité n’est pas propre à la France, mais l’AFD, sans audit approfondi depuis 2011, mérite un examen similaire.
Mais un exemple attire plus encore l’attention : En mai 2021, Emmanuel Macron a décidé l’annulation de la dette du Soudan envers la France – 4,1 milliards d’euros – et un prêt relai de 1.23 milliards pour faire face à ses arriérés de dette, sans consulter le Parlement. Officiellement, cela soutient la « transition démocratique » du Soudan. Mais deux questions émergent. D’abord, si effacer la dette soulage un pays, pourquoi ne pas envisager une solution similaire pour la dette publique française, avoisinant 4 000 milliards d’euros ? La France, État souverain doté de l’arme nucléaire, pourrait déclarer ne plus rembourser ses créanciers, comme Charles de Gaulle l’a fait en 1965 avec la dette du Plan Marshall. Ensuite, que signifie « transition démocratique » ? Si elle s’apparente aux décisions autoritaires en France, marquées par l’usage du 49-3, elle pourrait desservir le peuple soudanais.
Mais qu’est-ce que Macron entend exactement par « démocratique » ?
Parce que si c’est pour qu’intervienne au Soudan, la même transition « démocratique » qui est intervenue en France sous sa présidence, il est hautement préférable pour le peuple du Soudan, que cette transition n’intervienne au Soudan. Que le Soudan et les Soudanais ne soient pas victimes d’un « Parce que c’est notre projet ! » rigoureusement contraire à leurs intérêts, comme celui imposé au peuple français à coups de 49-3 quand ce n’est pas à coups de matraque.
Ce système, où les fonds publics s’évaporent sans contrôle, fragilise la démocratie. Une commission d’enquête, comme proposée par Jean-Noël Barrot en 2025, doit scruter l’AFD. Les décisions majeures, comme les subventions éoliennes ou les aides à l’Ukraine, exigent un vote parlementaire. Des référendums redonneraient la parole aux citoyens. Une question persiste : quels intérêts servent ces largesses, décidées sans débat ni responsabilité ? Sans transparence, la confiance s’effrite. Il est temps de tout effacer pour mieux recommencer.
Au fait. J’ai une dernière petite question pour le président : Quel est le montant de la rétrocommission (occulte ou non) dont a bénéficié la personne qui a fait au Président du Soudan et à sa Cour, ce joli cadeau de 5,33 milliards d’euros, en annulant cette dette de 4,1 milliards et en accordant ce prêt-relais de 1,23 milliards d’euros ?
