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par Moon of Alabama
J’ai commenté hier que Trump se dégonflait toujours (TACO) en citant un article de CNN :
«Compte tenu du fait qu’il existe une chance substantielle que des négociations aient lieu ou non avec l’Iran dans un avenir proche, je prendrai ma décision dans les deux prochaines semaines», a déclaré le président dans un communiqué lu à haute voix par la porte-parole Karoline Leavitt depuis la salle de presse de la Maison-Blanche».
Cependant, «dans les deux prochaines semaines» laisse ouvert de nombreuses possibilités. J’ai néanmoins l’impression que Trump a décidé de ne pas bombarder l’Iran.
Yves Smith, sur Naked Capitalism, voit une autre forme de TACO :
«Trump a approuvé un plan d’attaque américain contre l’Iran, mais il attendrait la réponse de Téhéran à son dernier ultimatum, qui consiste à renoncer non seulement à l’enrichissement nucléaire, mais aussi aux missiles balistiques, c’est-à-dire à se rendre sans défense. Trump a mis les gaz à fond et a également jeté le volant par la fenêtre. Il a créé trop d’attentes quant à son action pour pouvoir faire marche arrière. Le TACO prévaut : Trump n’est pas disposé et/ou incapable de tenir tête au lobby israélien et aux néoconservateurs».
Nous verrons bien. Mon intuition reste que Trump s’abstiendra d’attaquer l’Iran, car les dommages potentiels pour la position mondiale des États-Unis, ainsi que pour ses projets politiques nationaux, sont trop importants pour que cette solution soit viable.
Lorsque la guerre en Ukraine a été lancée par Kiev, les États-Unis et leurs mandataires avaient prévu de choquer la Russie pour la soumettre. Ils pensaient que la Russie était faible. Ils espéraient un effondrement économique et une chute du gouvernement. Mais leur plan a échoué. Dans les mois et les années qui ont suivi l’attaque, la Russie a entraîné l’Ukraine dans une guerre d’usure que l’Ukraine, même avec le soutien de l’Occident, n’avait aucune chance de gagner.
Après avoir reconnu qu’il n’y avait rien à gagner à combattre la Russie, Trump s’est retiré de la guerre.
Des plans similaires ont été élaborés pour l’attaque contre l’Iran. Une campagne de choc et de terreur devait décapiter et affaiblir l’Iran. Malgré toutes les preuves, l’Iran était perçu comme faible. Une révolution devait éclater. Toute réponse de l’Iran aurait été vaincue. Mais cette stratégie a échoué. Depuis le début de la guerre, l’Iran a entraîné Israël dans une guerre d’usure qu’Israël, même avec le soutien de l’Occident, n’a aucune chance de gagner.
Il faudra peut-être encore quelques jours à Trump pour accepter cette réalité. Mais, comme en Ukraine, il est probable qu’il en tire les bonnes conclusions.
Aujourd’hui, la guerre se poursuit comme ces derniers jours. Aucun des deux camps n’a la supériorité aérienne. Israël utilise des armes à longue portée et des drones pour frapper des cibles en Iran. Mais son succès contre les lanceurs de missiles mobiles iraniens est si médiocre qu’il présente chacune des différentes photos d’une frappe comme une défaite unique des forces iraniennes.
L’Iran utilise des missiles balistiques avec une précision étonnante. À l’heure actuelle, au moins 50% d’entre eux traversent le réseau autrefois dense des défenses antimissiles israéliennes. Plusieurs dizaines touchent Israël chaque jour.
Mais les réserves de missiles de défense dont dispose Israël se comptent en centaines, tandis que celles de missiles balistiques de l’Iran se comptent en milliers. Sur le plan logistique et financier, c’est un combat qu’Israël ne peut pas gagner.
Son seul espoir est d’impliquer directement les États-Unis dans un conflit avec l’Iran. Mais stratégiquement, les États-Unis n’ont rien à y gagner. La Russie et la Chine ne regretteront pas que les États-Unis s’enlisent à nouveau au Moyen-Orient.
Il est toutefois possible que l’instinct de Trump le trahisse et qu’il ordonne une attaque directe contre l’Iran. Les sources de Seymour Hersh affirment que les États-Unis frapperont ce week-end :
«Voici un rapport sur ce qui va très probablement se passer en Iran, dès ce week-end, selon des sources israéliennes et américaines fiables sur lesquelles je m’appuie depuis des décennies. Il s’agira d’un bombardement américain massif. J’ai vérifié ce rapport auprès d’un fonctionnaire américain de longue date à Washington, qui m’a dit que tout serait «sous contrôle» si le guide suprême iranien Ali Khamenei «partait». On ne sait pas comment cela pourrait se produire, à moins de son assassinat. On a beaucoup parlé de la puissance de feu américaine et des cibles à l’intérieur de l’Iran, mais, pour autant que je sache, peu de réflexions pratiques ont été menées sur la manière de se débarrasser d’un chef religieux vénéré qui a d’énormes partisans».
Ce serait bien sûr le moyen le plus sûr de garantir que l’Iran développe effectivement de véritables armes nucléaires :
«Les agences de renseignement américaines estiment que l’Iran reste indécis quant à la fabrication d’une bombe (archivé) – NY Times
Les responsables des services de renseignement américains ont déclaré que l’Iran était susceptible de se tourner vers la production d’une arme nucléaire si les États-Unis attaquaient un site principal d’enrichissement d’uranium ou si Israël tuait son guide suprême».
Les bombes antibunker conventionnelles ne suffiraient probablement pas à détruire les bunkers d’enrichissement profondément enfouis en Iran. Les États-Unis devraient recourir à l’arme nucléaire. La bombe nucléaire B61-11 a une puissance de 300 à 400 kilotonnes. Hiroshima et Nagasaki ont été détruites par des bombes de 15 et 21 kilotonnes. Son utilisation créerait un précédent dont personne ne veut.
Le ministre iranien des Affaires étrangères est à Genève pour rencontrer le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Il n’y a rien à attendre de cette rencontre. Le président français Macron, qui avait condamné Trump il y a quelques années pour avoir quitté l’accord JCPOA avec l’Iran, a désormais adopté la position de Trump. Il exige l’enrichissement zéro, des limites sur les missiles balistiques iraniens et des limites sur le soutien de l’Iran aux forces de résistance. Une farce, car tous ces points sont des lignes rouges bien connues de l’Iran.
source : Moon of Alabama