Les perquisitions dans les bureaux de la Société Générale à la Défense et au Luxembourg, sur fond de soupçons de montages fiscaux frauduleux proposés par la banque à de grandes entreprises, se poursuivent mercredi, a indiqué une source judiciaire sollicitée par l’AFP.
Une bien étrange affaire dans notre société si vertueuse.
Quatre personnes, dont des cadres de la banque, ont été placées mardi en garde à vue et leurs domiciles perquisitionnés. Selon la source judiciaire, une de ces gardes à vue a été levée tandis que les trois autres ont été prolongées mercredi.
Confiée à l’Office national antifraude (Onaf), l’enquête vise plusieurs infractions dont blanchiment de fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale en bande organisée ou aggravée et association de malfaiteurs, selon la même source.
Elles visent à vérifier si « un service » de la SG a pu « proposer et réaliser des montages à but essentiellement fiscal au profit de grandes entreprises françaises », selon cette source. Mais qui pourrait en douter ?
D’après Libération, l’une de ces entreprises est le géant du lait Lactalis, depuis 2018 sous le coup d’une enquête distincte du PNF pour blanchiment de fraude fiscale aggravée étendue à des faits de fraude fiscale aggravée. Socièté propriété de la famille Besnier, dont le PDG est Emmanuel Besnier, connu pour étant d’après Forbes la 5e fortune de France, fortune estimée à environ 24,6 milliards de dollars principalement aquise sur le dos des paysants de la filiaire laitière.
D’après le quotidien, « les montages » du géant laitier « passaient par des structures créées par des cadres de la Société Générale au Luxembourg ».
La maison mère de Lactalis a d’ailleurs provisionné trois cents millions d’euros à fin 2023 au titre d’un « contentieux fiscal ».
L’avocat de la société n’a pas répondu à l’AFP dans l’immédiat.
Selon la source judiciaire mercredi, les faits reprochés à la Société générale sont eux « susceptibles d’avoir été commis depuis 2009 en France et à l’étranger, notamment au Luxembourg », pays particulièrement rentable pour la banque au logo rouge et noir.
Les opérations ont mobilisé jusqu’à 80 enquêteurs en France et à l’étranger ainsi que onze magistrats et assistants spécialisés du PNF, d’après cette source judiciaire.
Sur X, Jérôme Kerviel en a profité pour rappeler l’ironie de la situation et peut-être de sa situation à travers un tweet acerbe :
Les mecs planquent l’oseille avec une telle élégance que même Bercy leur envoie des cartes de vœux… sinon @pr_financier je reste à votre dispo pour le scandale Cum Cum…. Quand vous aurez le temps zéro stress … après la prescription quoi….🫶🫶🫶 https://t.co/QlWnNvoUwv
— Kerviel Jérôme (@kerviel_j) June 24, 2025
La procédure est distincte des enquêtes portant sur un stratagème d’évasion fiscale appelé CumCum, reposant sur des échanges de titres.
Sollicitée mardi par l’AFP, la Société Générale s’est refusée à tout commentaire.
Il est toutefois bon de rappeler qu’Alexis Kohler, qui a été secrétaire général de l’Élysée de 2017 à 2025 sous la présidence d’Emmanuel Macron, a quitté ses fonctions à l’Élysée en mars 2025 pour rejoindre la Société Générale en tant que directeur général adjoint… De quoi certainement arrondir les angles, ceux trop aigus, qui piqueraient là où ça fait trop mal.