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21 opposants à TotalEnergies arrêtés en Ouganda


Un véhicule blindé de la police ougandaise, mise en cause dans son traitement des opposants aux projets de TotalÉnergies.

27 août 2024 à 16h08

Durée de lecture : 2 minutes

21 personnes ont été arrêtées lundi en Ouganda alors qu’elles marchaient en direction du Parlement et de l’ambassade de Chine pour remettre une pétition contre le mégaprojet pétrolier Eacop de TotalEnergies, a indiqué à l’AFP l’un de leurs avocats, M. Wanda, qui précise que parmi ces personnes, « il y a huit membres de la communauté touchée » par le mégaprojet pétrolier.

Cette répression contre des défenseurs de l’environnement et des droits humains qui contestent le projet est devenue récurrente dans le pays pour étouffer leurs revendications. En juin, un militant, Stephen Kwikiriza, avait disparu pendant plusieurs jours et avait été retrouvé « mal en point », affirmant avoir été arrêté et battu par des militaires. Début août, la police ougandaise avait arrêté 47 personnes qui marchaient vers le Parlement, également pour remettre une pétition contre le projet pétrolier.

Lire aussi : Eacop : le projet climaticide de TotalÉnergies en 6 chiffres

Dès novembre 2023, l’ONG Human Rights Watch dénonçait dans un rapport les pressions et les arrestations arbitraires dont seraient victimes des défenseurs de l’environnement et des activistes ougandais opposés au projet d’oléoduc en Afrique de l’Est. Selon les auteurs du rapport, au moins trente manifestants et défenseurs des droits humains, dont beaucoup d’étudiants, avaient déjà été arrêtés à Kampala et dans d’autres régions de l’Ouganda depuis 2021.

TotalEnergies a annoncé en 2022 un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction de l’oléoduc Eacop de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. Il comprend le forage de 419 puits dans l’ouest de l’Ouganda, dont un tiers se situent dans le parc naturel de Murchison Falls, une remarquable réserve de biodiversité. En plus des dégâts sur l’environnement, « plus de 100 000 personnes en Ouganda et en Tanzanie perdront leurs terres à cause de l’exploitation pétrolière », rappelle l’ONG Human Rights Watch.

Le lac Albert, frontière naturelle entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), recèle une quantité de pétrole brut estimée à 6,5 milliards de barils, dont environ 1,4 milliard sont actuellement considérés comme récupérables. Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui dirige le pays depuis 1986, a décrit à plusieurs reprises le projet comme une source économique majeure pour le pays.

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