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Conférence ministérielle TICAD ou la diplomatie par la violence du Maroc – Les moutons enragés

ByVeritatis

Août 28, 2024


Pour les plus âgés d’entre nous, cette résistance du Front Polisario**, soutenu par l’Algérie, pour le contrôle du Maroc Occidental est connue depuis longtemps, pour les plus jeunes, instruisez-vous sur la marche du monde. (Polisario lutte depuis des années contre le contrôle de 80% de la zone occidentale par le Maroc, après avoir lutté contre le contrôle par les espagnols). Ça peut durer encore longtemps….(Infographie et détails en fin d’article)

**Front Polisario : fondé en 1973 dont l’objectif est l’indépendance du Sahara occidental, alors sous contrôle espagnol. L’occupation du territoire par le Maroc, en 1975, déclenchera une guerre de guérilla qui va durer 16 ans. (Voir Fondation du Polisario au Sahara occidental)

 Par Amar DJERRAD

Lors de la réunion préparatoire à Tokyo de la conférence ministérielle TICAD-9 (forum ouvert pour le développement de l’Afrique, accueillant pays africains, organisations internationales et secteur privé) consacrée aux partenariats d’investissement Japon-Afrique, le représentant et ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l’Union africaine, M. Lamine Baali, faisait partie des délégations africaines. En prenant place, il a discrètement déposé sur la table un chevalet portant l’inscription « République sahraouie ». Un jeune participant marocain, offensé par ce geste, s’est précipité en plongeant sur lui pour le lui retirer. Au même moment un représentant algérien, plus vieux, est rapidement intervenu pour porter secours au diplomate, le ceinture, le flanque au sol et l’immobilise. Il a été entendu des invectives et insultes au cours de cette altercation. Les images de cette anicroche qui ont indigné les participants, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux (voir vidéo). Cet incident n’est pas le premier cas où des représentants du Makhzen tentent d’entraver la participation des Sahraouis. Lors de la précédente conférence en 2022 à Tunis, une délégation sahraouie de haut niveau avait participé, poussant la délégation marocaine à se retirer.

Le Maroc ne cesse de réaffirmer sa position sur le conflit du Sahara occidental en proposant une « autonomie » sous sa « souveraineté », soutenue par un tweet de Trump et une lettre de Macron France ce qui a donné des ailes au pouvoir marocain bien qu’il sache que le problème de cette ex-colonie espagnole, est tranché par l’ONU avec pour solution l’autodétermination du peuple sahraoui. Position que l’Algérie soutient fermement.

Règle-t-on un problème de décolonisation d’un peuple par la violence sur son représentant lors d’une réunion ? Même non invité ? Qui est véritable diplomate et qui adopte un comportement de voyou ? Le représentant du Makhzen s’attendait-il à ce que, par la violence physique, l’Ambassadeur Sahraoui lève le bras et dise « oui attendez, vous avez raison, vous avez gagné, ce Sahara vous appartient, on abandonne, on se retire » ? C’est ainsi que cela fonctionne dans les Institutions du Roi ?

La moindre sagesse dans les usages et règles diplomatiques est de simplement demander un point d’ordre et de contester la présence de ce représentant. Cette attitude immature a fait dire à l’ambassadeur japonais, dont le pays ne reconnaît pas la RASD, que les différends politiques ne devraient pas être réglés par la violence. Les conséquences sont que le Maroc s’est retiré marquant une impuissance avec un échec de ses représentants et la présence Sahraoui a été soutenue par de nombreux délégués qui ont souligné le droit de chaque « État membre de l’Union africaine » de prendre part aux réunions de partenariat entre l’Afrique et le Japon. La formule « États reconnus par l’ONU » évoquée par le Maroc pour exclure la RASD, n’a pas été retenue. Même le ministre sahraoui des Affaires étrangères, a assisté à l’ouverture de la réunion ministérielle.

Entre une opposition à la participation d’une entité et une agression physique qui sort des normes diplomatiques, il y a une sacrée différence et évolution des mœurs que le droit international doit prendre en charge.

A.D

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Complément d’information

Pour comprendre, voir cette infographie de STATISTA de Juillet 2024

Quels États soutiennent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

La France a officiellement changé de position sur le dossier du Sahara occidental. Dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohamed VI, Emmanuel Macron a affirmé que le plan d’autonomie marocain pour ce territoire, toujours considéré comme non autonome par les Nations unies, était « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée ». Il a également ajouté que « le présent et l’avenir du Sahara occidental [s’inscrivaient] dans le cadre de la souveraineté marocaine », sans pour autant aller jusqu’à reconnaître officiellement la souveraineté territoriale du Maroc à ce jour.

Ce tournant diplomatique va sans aucun doute compliquer le rapprochement entamé il y a deux ans entre la France et l’Algérie, le Sahara occidental étant au cœur des tensions entre le Maroc et l’Algérie – qui soutient les indépendantistes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le lendemain de la parution de l’information sur ce changement de position, le 30 juillet, Alger a annoncé le « retrait avec effet immédiat » de son ambassadeur à Paris.

Comme le détaille notre carte, avant la France, d’autres pays européens ont suivi la même voie sur ce dossier, comme les Pays-Bas et l’Espagne, qui avaient apporté leur soutien officiel à Rabat il y a deux ans, ou plus récemment l’Allemagne. En juin dernier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait déclaré que son pays considérait le plan d’autonomie marocain comme « une bonne base et un très bon fondement pour le règlement définitif » du conflit autour du Sahara occidental.

L’analyse des positions internationales montre que le Maroc dispose actuellement d’une longueur d’avance dans cette bataille diplomatique, les États qui soutiennent son plan d’autonomie étant plus nombreux et plus influents sur la scène internationale que ceux qui maintiennent des relations avec la République sahraouie ou la reconnaissent.

Infographie: Quels États soutiennent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ? | Statista Vous trouverez plus d’infographie sur Statista



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