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Au nom du prolétariat…, par Tarik Bouafia (Le Monde diplomatique, septembre 2024)

ByVeritatis

Sep 3, 2024


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Couverture de la revue « Monde » du 1er avril 1933

© Bibliothèque nationale de France

Le massacre de la guerre, la disparition des empires, la révolution bolchevique, l’écrasement des spartakistes en Allemagne puis de la République des conseils en Hongrie… Entre fin d’un monde et naissance du nouveau, entre menaces et espoirs, on assiste dans l’entre-deux-guerres à une remarquable effervescence politique, intellectuelle et artistique. Créé en 1928 par Henri Barbusse, l’hebdomadaire Monde va tenter de rendre compte avec rigueur de cette « prodigieuse époque de transition » — pour reprendre les termes de son fondateur dans le premier numéro (9 juin 1928) — et marquer de son empreinte le paysage médiatique et militant français.

Barbusse (1873-1935) a reçu le prix Goncourt en 1916 pour Le Feu. Ce récit ardemment pacifiste rend compte de ce qu’ont enduré les soldats au front — lui-même s’était engagé à plus de 40 ans. Il cofonde l’Association républicaine des anciens combattants en 1917 ; en 1923 il adhère au Parti communiste français (PCF). Il entend faire de Monde un journal d’information qui traite des enjeux et avancées dans le domaine des arts, de la science, de l’économie et de la politique. Un journal tourné vers l’international, qui rapprocherait travailleurs intellectuels et manuels, en lutte contre l’exploitation des masses autant que contre l’oppression des peuples.

Revendiquant une « absolue autonomie » tant sur le plan financier qu’idéologique, Barbusse refuse « de faire de la politique militante et de manifester une complaisance préalable à l’égard d’un parti aux prises avec les autres ». Mais l’objectivité n’est pas synonyme de neutralité, « formule de défaitisme » qui recouvre un « asservissement donc une complicité vis-à-vis des pouvoirs établis ». La presse subit alors un fort mouvement de concentration, l’industriel Francois Coty, très proche de l’extrême droite, possède entre autres Le Figaro et Le Gaulois. Face à cette presse-là, Monde se targue d’être la « seule revue où l’on peut tout (…)

Taille de l’article complet : 1 953 mots.

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