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Le camping imaginaire, par Grégory Rzepski (Le Monde diplomatique, septembre 2024)

ByVeritatis

Sep 3, 2024


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Benjamin B. Olshin. — « Canned Camping » (Le camping en conserve), 2024

© Benjamin B. Olshin – benjaminbolshin.net

C’est là qu’on se retrouve, et peut-être enfin qu’on s’aime. L’été s’achève, la série Camping paradis entame sa dix-neuvième saison sur TF1. Les trois films Camping, de Fabien Onteniente, ont réuni plus de douze millions de spectateurs en salles depuis 2006. Même le cinéma d’auteur y fait séjourner ses personnages d’artiste tourmentée ou d’étudiant attardé. Un joint de culasse qui fuit — Camping du lac, d’Éléonore Saintagnan (2024) —, un moyeu tordu — À l’abordage, de Guillaume Brac (2020) et voici la voiture coincée au garage. En attendant la livraison de la pièce, l’impensable survient : la réconciliation à la baignade, le temps retrouvé au mobile home, une société sans classe à la buvette du vivre-ensemble.

Tenante d’une France où, comme elle le répète sans cesse, « on ne vivra plus face à face mais côte à côte, où l’on arrêtera de se dévisager pour enfin s’envisager », la dirigeante des Écologistes Marine Tondelier a passé une partie de l’été au camping, en Bretagne. Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel a, lui, planté sa tente en Corse-du-Sud. Tous deux ont éprouvé le besoin de le faire savoir à la presse — soirée mousse pour elle, apéro JO pour lui à l’emplacement n° 2, où le dirigeant communiste a ses habitudes. Un peu comme Jacky au 17 dans Camping.

Le premier volet de cette trilogie narre le désarroi d’un retraité. Une défaillance du logiciel de réservation l’oblige à installer sa caravane au 18. Mais là encore, une panne de voiture noue l’intrigue principale : son propriétaire chirurgien doit partager la tente d’un ouvrier interprété par Franck Dubosc. Le bourgeois « est plongé dans une sociabilité populaire qu’il finit par aimer. Au point de ne plus avoir envie de partir !, s’enthousiasme M. François Ruffin. C’est bien un film de gauche ! ». L’ex-Insoumis le compare à une référence de la catégorie, Dupont Lajoie, d’Yves Boisset (1974) : « Un Français moyen qui joue aux boules, part en camping (…). (…)

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