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les jeunes appellent à manifester partout en France


La nomination tant attendue d’un Premier ministre n’a pas calmé les esprits des jeunes. Bien au contraire. L’Union étudiante (une fédération de syndicats et d’associations étudiantes) et l’Union syndicale lycéenne (son équivalent pour les élèves du secondaire) maintiennent leur appel à manifester « contre le coup de force d’Emmanuel Macron », partout en France, le samedi 7 septembre.

Dès le 26 août, les deux organisations de jeunesse avaient annoncé le lancement d’une « grande mobilisation démocratique », après la publication d’un communiqué de l’Élysée annonçant écarter la nomination de Lucie Castets à Matignon — alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives le 7 juillet.

« La décision d’Emmanuel Macron de ne pas nommer de Premier ministre issu de la coalition arrivée en tête est une décision grave, a réaffirmé Manès Nadel, président de l’Union syndicale lycéenne, lors d’une conférence de presse le 5 septembre. Le président de la République bafoue le vote populaire. Dès lors qu’on refuse d’entendre le résultat des urnes, alors on mène un coup de force, un abus de pouvoir contre la démocratie. »

150 points de rassemblement

L’appel à manifester « pour la démocratie » le 7 septembre a été largement entendu. « Cette mobilisation connaît une dynamique qu’on n’attendait pas », a admis en souriant Manès Nadel. Les partis composant le Nouveau Front populaire — Les Écologistes, La France insoumise, Générations, le Parti communiste — ont rejoint l’appel, tout comme de nombreuses organisations de la société civile, du collectif féministe #NousToutes à Attac, en passant par le Planning familial.

En tout, 150 points de rassemblement ont été recensés par les syndicats de jeunesse. Dans de grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Rennes et Marseille, mais aussi au Mans, Saint-Étienne, Tours, Chambéry… « Nous appelons tous ceux et toutes celles qui sont attachés au respect des urnes et de leurs voix à venir déferler avec nous dans les rues », lance Éléonore Schmitt, porte-parole de l’Union étudiante.

Michel Barnier accusé d’être un « fossile fasciste »

Après des semaines à attendre la désignation d’un ou une Première ministre, la nomination de Michel Barnier, 73 ans, adhérent de longue date du parti de droite Les Républicains et bénéficiant du soutien tacite du Rassemblement national, passe très mal auprès des organisations de jeunesse. L’Union étudiante le qualifie par exemple de « fossile fasciste », compatible à la fois avec les politiques du président Emmanuel Macron et de la représentante d’extrême droite Marine Le Pen.

Lire aussi : Michel Barnier, l’écologie libérale à Matignon

« Moratoire sur l’immigration, retraite à 65 ans et vote contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981. Un programme qui ressemble en effet, à peu de chose près au parti raciste, misogyne, néofasciste qu’est le Rassemblement national aujourd’hui », juge l’Union étudiante sur les réseaux sociaux. « Tant que M. Barnier sera à Matignon, tant qu’il mènera sa politique antisociale avec le soutien du RN, nous serons mobilisés », abonde l’Union syndicale lycéenne dans un communiqué.

Garantir une Terre vivable dans 50 ans

Loin des positions de Michel Barnier, les organisations de jeunesse s’étaient plutôt montrées ouvertement favorables au programme du Nouveau Front populaire, qui promettait entre autres : la gratuité des fournitures et de la cantine scolaires ; la gratuité des transports publics pour les jeunes ; ou encore la bifurcation écologique, pour garantir une Terre vivable dans cinquante ans aux jeunes d’aujourd’hui.

« On observe que les mesures du Nouveau Front populaire peuvent répondre à la fois aux urgences sociales et écologiques, maintenant, tout de suite », estime Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac, auprès de Reporterre. Selon elle, Emmanuel Macron aurait donc dû nommer à Matignon un représentant de la formation de gauche.

Alors que les manifestations du 7 septembre n’ont pas encore afflué dans les rues, une autre date a d’ores et déjà été prévue : celle du 1er octobre. « Cette mobilisation en appellera d’autres. Seul le rapport de force populaire pourra stopper Macron », pense Éléonore Schmitt.

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