«L’Histoire de Souleymane », de Boris Lojkine, évoque la condition de livreur clandestin. « Au boulot ! », de Gilles Perret et François Ruffin, confronte une grande bourgeoise pleine de certitudes aux femmes qui tiennent debout le pays pour un smic. Le succès en salles de ces longs-métrages suggère une attention nouvelle aux réalités du travail, sa précarité ou ses dangers. Mais, quand le pouvoir en France exige plus d’efforts pour combler les déficits — des jours de carence en moins, sept heures de labeur gratuit en plus —, quand le secteur européen de l’automobile flanche, le fossé se creuse entre deux rapports au salariat ; entre ceux qui le fuient ou s’interrogent sur leur vocation et beaucoup d’autres, fondés à ne vivre leur travail que comme une injustice.